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POLLUTIONS

Le carbone suie associé à un risque accru de cancer

PUBLIÉ LE 25 MARS 2021
A.B.
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Le carbone suie associé à un risque accru de cancer
Il existe un lien entre la quantité de carbone suie inhalée à domicile et le risque de développer un cancer du poumon.© Laila / Pixabay
Une équipe de chercheurs vient de montrer qu’une exposition prolongée au carbone suie, contenu dans les particules fines issues de combustions incomplètes en particulier liées au trafic automobile, est associée à un risque accru de cancer, notamment du poumon.
 
Des scientifiques de l’Inserm, de l’université de Rennes-I, de l’École des hautes études en santé publique (EHESP) à l’Irset et de l’université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) à l’UMS 11 viennent de publier dans la revue EHP du 24 mars 2021 les résultats de leur étude qui montre qu’une exposition à long terme au carbone suie contenu dans les particules fines issues de combustions incomplètes, liées notamment au trafic automobile, est associée à un risque accru de cancer, en particulier du poumon.
 
« Depuis plusieurs années, la littérature scientifique a mis à jour un lien entre cette pollution et le risque de cancer. En 2013, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a d’ailleurs classé l’ensemble des particules fines comme des cancérigènes certains pour l’homme », rappellent les chercheurs. Mais les particules fines renferment de nombreux composés, dont le carbone suie, aussi appelé noir de carbone, « déjà pointé du doigt par l’OMS comme ayant un impact général délétère sur la santé », soulignent-ils.

Une cohorte de 20.000 personnes sur 30 ans
 
Aussi, les chercheuses Inserm Emeline Lequy et Bénédicte Jacquemin ont évalué spécifiquement l’association entre exposition au carbone suie à long terme et cancer du poumon, pour mieux comprendre le rôle de ce composé dans les effets sanitaires délétères de la pollution de l’air. Pour cela, elles se sont appuyées sur les données de santé des participants de la cohorte Gazel mise en place par l’Inserm en 1989 et qui regroupe environ 20.000 participants suivis tous les ans. Cette cohorte présente l’avantage de suivre le lieu de résidence de tous les participants sur les trente dernières années.
 
Par ailleurs, le projet européen Elpase a permis aux chercheuses d’avoir accès à des estimations très précises des niveaux de pollution de chacun des domiciles des participants durant toute la période d’étude. Autre point fort de la cohorte : les autres facteurs de risque de cancer, comme le tabagisme, la consommation d’alcool ou encore l’exposition professionnelle, sont « très bien décrits », évaluent les scientifiques.

Un sur-risque de 30 % pour le cancer du poumon
 
L’ensemble de ces données a conduit l’équipe de chercheurs à déterminer le degré d’association entre le niveau de pollution au domicile des participants depuis 1989 et risque de développer un cancer, en particulier du poumon. Des modèles statistiques ajustés leur ont permis de prendre en compte les autres facteurs de risque et de s’affranchir de l’effet concomitant des particules fines dont le carbone suie fait partie. Elles ont ainsi pu montrer spécifiquement l’association entre carbone suie et risque de cancer. Leur étude suggère ainsi que « plus les niveaux d’exposition au carbone suie au domicile des participants étaient élevés, plus le risque de cancer du poumon était accru ».
 
« Les personnes les plus exposées au carbone suie depuis 1989 présentaient ainsi un sur-risque de cancer en général d’environ 20 % par rapport aux personnes les moins exposées. Ce sur-risque était de 30 % en ce qui concerne le cancer du poumon. Ce composé pourrait donc en partie expliquer les effets carcinogènes de la pollution de l’air », expliquent les auteurs de la publication. « Ces résultats, inédits sur l’incidence de cancer et qui viennent renforcer une littérature scientifique déjà existante sur d’autres problèmes de santé, sont importants pour guider la décision publique en ce qui concerne la régulation de la pollution de l’air et les politiques sanitaires », mettent-ils en avant.
 
L’équipe souhaite poursuivre ses analyses pour étudier l’effet sur la santé d’autres polluants spécifiques, notamment les métaux. Concernant le carbone suie, elle va poursuivre ses recherches en étudiant son impact dans d’autres cohortes plus larges telles que Constances, avec des participants recrutés plus récemment, afin de déterminer si la pollution atmosphérique, même à des niveaux bas, peut avoir des effets sanitaires.
 
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