« Nous sommes face à un trou d’ozone assez important et potentiellement profond », s’alarme le Service Copernicus pour la surveillance de l’atmosphère. A l’occasion de la Journée internationale pour la préservation de la couche d’ozone, les scientifiques du CAMS ont dévoilé un constat inquiétant sur le trou stratosphérique qui apparaît chaque année au printemps austral, et sur la couche d’ozone qui protège notre planète des propriétés nocives des radiations solaires.
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Comment se forme le trou d’ozone ?
Le développement du trou dans la couche d’ozone n’a rien de naturel, mais est le résultat des gaz émis par l’activité humaine comme les chlorofluorocarbures. Ce phénomène annuel, se forme au-dessus de l’Antarctique pendant la saison printanière de l’hémisphère Sud, d’août à octobre. Ce trou atteint son pic entre la mi-septembre et la mi-octobre.
Lorsque les températures élevées dans la stratosphère (la seconde couche de l’atmosphère terrestre) commencent à augmenter à la fin du printemps de l’hémisphère Sud, l’appauvrissement de la couche d’ozone ralentit, « le vortex polaire s’affaiblit et finit par s’effondrer ». En décembre, les niveaux d’ozone reviennent généralement à la normale.
La formation de ces trous affaiblit la couche d’ozone qui nous protège des radiations nocives émises par les rayons solaires. Depuis l’interdiction des halocarbures, « la couche d’ozone a montré des signes de récupération, mais il s’agit d’un processus lent et il faudra attendre les années 2060 ou 2070 pour voir l’élimination complète des substances appauvrissant la couche d’ozone. Il est essentiel de maintenir les efforts de surveillance afin de s’assurer que le protocole de Montréal continue d’être appliqué », déclarent les scientifiques du CAMS.
Une surveillance continue des trous d’ozone
Pour suivre l’évolution des trous d’ozone dans l’atmosphère, le CAMS utilise la modélisation informatique combinée aux observations satellitaires afin de fournir une image tridimensionnelle complète de l’état du trou d’ozone. Cette opération est similaire aux prévisions météorologiques.
Une partie de l’analyse consiste à rendre des observations de la colonne totale d’ozone à partir de mesures dans la partie ultraviolette-visible du spectre solaire. « Ces observations sont de très haute qualité mais ne sont pas disponibles dans la région qui est encore située dans la nuit polaire », précise le CAMS. Un autre ensemble d’observations fournit des informations sur la structure verticale de la couche d’ozone, « mais dont la couverture horizontale est limitée ».

En combinant cinq sources et en les rapprochant à l’aide de son modèle numérique, le Service de surveillance peut fournir une image détaillée de la distribution de l’ozone avec une colonne totale, un profil et une dynamique cohérents.
Le CAMS est mis en œuvre par le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme pour le compte de la Commission européenne, avec un financement de l’UE.