Deuxième port français sur la façade méditerranéenne, le port de Sète‐Frontignan regroupe différentes activités telles que le commerce, la pêche, le transport de voyageurs, et la plaisance. Qu’en est-il de leurs effets sur la qualité de l’air ? Selon les premiers résultats obtenus par le dispositif d’évaluation déployé par l’observatoire Atmo Occitanie, ces activités portuaires n’auraient qu’un « impact limité » sur les concentrations moyennes annuelles des principaux polluants dans la ville de Sète.
Si les concentrations en dioxyde d’azote (NO2), particules en suspension (PM10) et particules ultrafines (PUF) « apparaissent plus élevées lors de la présence de navires », les cartographies de concentration permettent toutefois de constater que le trafic maritime « n’a qu’un effet limité sur les concentrations moyennes de polluants mesurées en ville ». Cela serait en partie dû à la dispersion des polluants vers la mer favorisée par la tramontane, vent dominant à Sète, précise le rapport. Mais gare aux conclusions hâtives !
Principal émetteur d’oxydes d’azote (NOx)
Atmo Occitanie analyse également le poids du port et de ses activités sur les émissions de polluants atmosphériques dont les gaz à effet de serre (GES). Pour « la première fois », l’observatoire a intégré dans son inventaire des émissions les données réelles d’activités fournies par Port de Sète-Sud de France, ce qui lui permet « de préciser la contribution des différents secteurs d’activité mais aussi de détailler les émissions de polluants selon le type de navire ou les phases de navigation ».
D’après les données dévoilées, cette zone portuaire contribuerait à hauteur de 12 % à 85 % des émissions totales de Sète Agglopôle Méditerranée en fonction du polluant considéré. À l’échelle de l’agglomération, le port est le premier émetteur de dioxyde de soufre ou de particules en suspension, « mais le trafic routier reste largement majoritaire pour les émissions d’oxydes d’azote (NOx) et de GES ».
Situation du dioxyde d’azote (NO2) pour la protection de la santé sur le territoire de Sète Agglopôle Méditerranée en 2019.
Côté zone portuaire, le trafic maritime serait le principal émetteur d’oxydes d’azote (NOx) et de dioxyde de soufre (SO2). La majorité des émissions de particules et de dioxyde de soufre sont rejetées par les navires en phase de croisière, mais le stationnement à quai représente près des 2/3 des émissions d’oxydes d’azote et de GES associées à ce mode de transport. Autre enseignement, l’observatoire relève une importante quantité des émissions de particules en suspension (PM10) sur le terminal vraquier, « principalement en raison des opérations de manutention du vrac agro-alimentaire », apprend-on.