La Fnade, comme Federec, saluent la finalisation récente du projet de paquet sur l'économie circulaire par la Commission européenne, tout en exprimant de fortes attentes à l'égard de ce train de mesures, sans pour autant converger dans un point de vue commun. La Fnade invite à tenir compte des déchets industriels et commerciaux, en plus des déchets municipaux. « Des usines qui servent les besoins des deux permettraient des économies d'échelle », estime Jean-Marc Boursier, président de la fédération. Une mesure superflue, aux yeux d'Alfred Rosales, directeur général de Federec : « Dans nos métiers, nous faisons déjà ce travail avec des taux de recyclage supérieurs à 95 % pour la ferraille, par exemple. A contrario, la poubelle diffuse des ménages a du mal à être recyclée. » Chez Federec, la notion de « recyclage final », insérée dans le projet de directive « déchet », fait froncer des sourcils. Selon cette terminologie, « le recycleur final est celui qui consomme à nouveau la matière », interprète Alfred Rosales. Dans cette logique, il s'agirait donc du sidérurgiste ou du papetier, et non du « mineur urbain » comme le responsable aime à définir les recycleurs. La profession craint de se voir dépossédée des bénéfices environnementaux apportés par son activité dans la chaîne de valeur. L'absence d'harmonisation eu-ropéenne sur les paiements en espèces pose également problème. La Fnade, de son côté, avance ses propositions pour faciliter l'utilisation de matières premières issues du recyclage : « Écolabels, écoconception, politiques d'achats publics, prise en compte des dommages à l'environnement dans le coût des matières vierges, TVA réduite pour les produits incorporant plus de recyclé », cite Jean-Marc Boursier. Il s'interroge aussi sur le financement de ces mesures : « Nous estimons que pour passer de 38 à 65 % de recyclage des déchets ménagers en quinze ans en France [65 % pour les déchets « municipaux » dans le texte européen, NDLR], il va falloir investir 7 milliards d'euros dans les dix prochaines années. » Et de plaider pour « l'invention de partenariats publics-privés ». Une façon, aussi, de donner voix au chapitre, à l'heure de la réforme territoriale.