Stocker les déchets nucléaires les plus radioactifs coûtera 32,8 milliards d’euros. C’est le dernier chiffrage délivré par l’Andra, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, en charge de ce projet d’enfouissement souterrain baptisé Cigeo, situé en Haute-Marne et en Meuse.
Ce devis de près de 700 pages vient d’être publié par le ministère de l’Écologie, mais il est daté du 17 octobre 2014, et calculé selon les conditions économiques de janvier 2012, tout en devant se projeter à l’échelle de la durée d’exploitation du site, soit une centaine d’années. Cette incertitude sur le coût des matériaux, des charges, impôts et taxes rend d’ailleurs cet exercice de prévision délicat, reconnaît l’Andra.
Cigeo doit accueillir deux catégories des déchets les plus radioactifs produits par EDF, le CEA et Areva, à 500 mètres sous terre : les déchets à moyenne activité et à vie longue, dits MA-VL, et les déchets à haute activité (HA). Du fait de l’augmentation de la durée d’exploitation des centrales, portée de 30 à 50 ans, ces volumes ont augmenté. Ainsi, les déchets MA-VL sont désormais estimés à 73 600 m3, soit 25 % de plus que lors de l’estimation de 2005, et les déchets de haute activité, à 10 100 m3, une augmentation de 50 % par rapport à 2005.
A noter que le coût estimé ne porte que sur le centre d’enfouissement, hors conditionnement, entreposage et transport, toujours à la charge des producteurs. Et le coût de la réversibilité du stockage, qui doit être votée au Parlement en 2016, n’est pas non plus estimé.
Les producteurs de déchets nucléaires ont été consultés sur le coût de Cigeo. Tout en reconnaissant ces variables non maîtrisables, EDF, le CEA et Areva estime le coût global de Cigeo à 20 milliards d’euros.ACPlus d'infos sur Cigeo