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Accueil > Actualités > Recyclage > De la friperie au recyclage matière : la filière évolue
RECYCLAGE

De la friperie au recyclage matière : la filière évolue

PUBLIÉ LE 1er FÉVRIER 2016
LA RÉDACTION
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Organisées selon la responsabilité élargie du producteur (REP, Code de l ’ e nv i r o n n e m e n t, a r t . L. 541-10-3), sous la houlette de l'éco-organisme Eco-TLC qui a fait l'objet de deux agréments depuis 2009, la collecte et la valorisation des TLC usagés devront, d'ici à 2019, traiter 50 % des tonnages mis sur le marché (évalués à 600 000 t/an, soit près de 10 kg par habitant). Avec au moins 95 % de valorisation matière (réutilisation, recyclage et valorisation énergétique), dont 20 % au moins de recyclage.   Une vitesse de croisière   Quelque 4 684 entreprises ont adhéré à Eco-TLC en 2014, représentant 93 % des mises sur le marché de TLC vendus en France. Plus de la moitié de l'éco-contribution recueillie (15,8 millions d'euros en 2014) émane de 128 chaînes spécialisées. Le reste provient de 552 fabricants (21,3 %), de 184 hypermarchés (14,6 %) et de 55 entreprises de vente à distance (6,1 %), ainsi que de petits détaillants ou grossistes. Leur contribution est calculée selon le nombre de pièces mises sur le marché en France (de 0,121 à 4,84 centimes HT selon la taille des pièces). Depuis 2012, la contribution est modulée (abattement de 50 %) pour les TLC intégrant au moins 15 % de matières issues de TLC usagés. Cette façon d'encourager l'écoconception ne représente que 0,03 % du nombre de pièces déclarées, mais sa part a progressé de 35 % entre 2013 et 2014.   Les 15,8 millions d'euros de contributions versées à Eco-TLC en 2014 ont permis de soutenir les centres de tri (10,5 millions d'euros), les collectivités pour leurs actions de communication (3,7 millions) et la recherche et développement (500 000). En 2014, 175 000 tonnes ont été collectées (soit environ 30 % du gisement) dans 35 000 points d'apport volontaire (PAV). Il y en aurait 38 000 en 2015, près d'un PAV pour 1 900 habitants, non loin de l'objectif d'un pour 1 500 atteint dans la moitié des départements. Ce sont principalement des conteneurs de rue (69 %) ou à l'intérieur d'enceintes privées, comme des déchèteries ou des parkings de supermarchés (22,5 %), mais également des associations qui récoltent des dons (7 %). La reprise dans certains magasins, qui a fait beaucoup parler d'elle, ne représente que 1 % des PAV. Eco-TLC a conventionné avec 272 détenteurs de PAV : associations caritatives ou relevant de l'économie sociale et solidaire, entreprises privées ou collectivités locales. Ils bénéficient de la signalétique et de la cartographie mise à jour en permanence par l'éco-organisme et ils s'engagent à déclarer les tonnages collectés et leur destination, ce qui permet une traçabilité que les pouvoirs publics ont appelé de leurs vœux lors du renouvellement de l'agrément. Une soixantaine de centres de tri conventionnés sont destinataires des volumes collectés, dont 17 centres du Relais et 9 plateformes Emmaüs. Ils ont vu leur tonnage trié augmenter de 8 % entre 2013 et 2014, mais avec des disparités importantes, puisque 16 centres l'ont vu diminuer et 15 l'ont vu croître de plus de 15 %.   Au premier rang des destinations des tonnages collectés et triés, le réemploi met sur le marché de la friperie les vêtements et les chaussures en bon état, principalement à l'exportation (10 % environ en France).   Viennent ensuite les différents modes de valorisation de matière (recyclage) : le chiffon d'essuyage (8 %) pour les matières absorbantes (coton principalement), à destination des industries automobile et mécanique, de l'imprimerie ou de la chimie, et l'effilochage (20 %) qui consiste à déstructurer les tissus pour fabriquer des feutres pour l'industrie automobile (garnissage et isolation phonique) ou la literie (enveloppes des matelas), des panneaux d'isolation ou des fils. Pour ces derniers, la technique de la filature cardée concerne essentiellement les chutes de fabrication, mais certains lots homogènes de vêtements usagers triés peuvent convenir. La valorisation énergétique concerne 6 % des gisements triés avec une part importante de combustibles solides de récupération apparue seulement l'an dernier dans les statistiques d'Eco-TLC. Elle pourrait venir renforcer la part de recyclage qui a marqué le pas entre 2013 et 2014 (moins 4 points). 1 % seulement des tonnages collectés sont incinérés (sans récupération d'énergie) ou enfouis, une part qui a baissé de 5 points entre 2013 et 2014.   Une filière en évolution   Les tonnages triés ont doublé depuis 2007 et ont augmenté de 8 % entre 2013 et 2014. Ils devront doubler d'ici à 2019, pour atteindre 300 000 tonnes. Comment la filière absorbera-t-elle cette évolution ? « Aujourd'hui, nous sommes sur une dynamique du déve lop pement de la collecte et du tri en France, explique Mehdi Zerroug, président de la filière textiles de Federec. Le secteur bénéficie d'une dynamique importante avec la création d'Eco-TLC, mais il est de plus en plus difficile de trouver des débouchés car on assiste à un appauvrissement général de la qualité du brut de collecte. Or, ce qui soutient le tri, c'est le réemploi qui, au niveau mondial où se situe l'essentiel des débouchés, rencontre une crise de la demande due notamment aux crises africaines. » On peut en voir les effets avec les volumes déclarés aux douanes en friperie, qui ont augmenté de 16,3 % entre 2013 et 2014, pour un chiffre d'affaires qui a baissé de 11,2 %. Cette période difficile est accentuée par le cours du coton, actuellement en phase descendante, qui permet aux vêtements neufs bon marché de concurrencer la friperie. Celle-ci, qui représente un quart des vêtements vendus et portés en Afrique, met de plus en plus en difficulté la production artisanale locale de vêtements. Des pays imposent ainsi des restrictions sur l'importation de vêtements de seconde main1 .   « Il est normal, explique Alain Claudot, directeur général d'Eco-TLC, qu'avec l'augmentation de la collecte, la part de réutilisable tende à baisser ou à se stabiliser. Notre rôle est d'accompagner la filière dans cette évolution, à commencer par les producteurs qui vont intégrer de plus en plus l'écoconception. L'écomodulation de la contribution doit les encourager. Elle permettra une durée de vie plus longue de leurs produits2 et surtout un recyclage plus aisé. » Une évolution que l'Ademe appelle de ses vœux, « sans doute en faisant converger les critères d'écomodulation avec ceux de l'écolabel européen », précise Roland Marion, chef de service adjoint au service produits et efficacité matière à l'Ademe, qui regrette la faible part de pièces écomodulées dans les TLC (0,03 %) : « Faire évoluer l'écomodulation vers des critères convergents avec ceux de l'écolabel européen permet de susciter des initiatives d'éco-conception allant dans le sens d'une reconnaissance, à terme, de la qualité écologique des TLC sur l'ensemble du marché européen. Et donc d'inciter davantage les producteurs, qui s'adressent souvent à un marché plus large que le seul marché français. »   La collecte se développe   Le métier de la collecte est aussi en train d'évoluer. La plus ancienne des filières de recyclage, qui a été à l'origine de la création de Federec (les chiffonniers) et qui consistait à collecter les vêtements pour le marché de la seconde main ou des chiffons, « doit continuer de se développer en se complétant de nouvelles formes de recyclage, poursuit Alain Claudot, et en affinant le tri des matières. Nous avons ainsi lancé un appel à expérimentation sur ce sujet, qui vient compléter les appels à projets R & D que nous soutenons chaque année ». Le nouvel agrément a vu en effet le budget alloué au soutien de projets de R & D doubler, pour dépasser les 500 000 euros en 2014. Avec cet appel à expérimentation, il s'agit de soutenir les besoins de tri de matières liés à une demande identifiée de recyclage.   « Nous avons des idées sur ce que l'on pourrait faire avec la part non réemployable des textiles triés, ajoute Mehdi Zerroug, mais cela prend du temps et il faut trouver les clients correspondant au produit. » L'entreprise qu'il dirige, Ecotextile, travaille ainsi sur un « isolant pour le bâtiment qui doit rentrer dans les critères du secteur, répondre aux normes en vigueur et décrocher les agréments nécessaires… C'est long à mettre en œuvre ». Un projet qui entre tout à fait dans le cadre de l'appel à expérimentation d'Eco-TLC.   Cependant, les débouchés principaux pour le recyclage sont encore les traditionnels chiffons d'essuyage ou l'effilochage pour l'isolation, « des débouchés historiques qui apportent une très faible valeur au gisement issu du tri, à peine concurrentielle avec les coûts d'élimination qu'ils évitent », regrette Mehdi Zerroug. Et d'ajouter : « Il y a une vraie volonté générale d'aller plus loin. Les marques travaillent à intégrer de la fibre usagée dans les vêtements neufs, mais on en est aux balbutiements et cela nécessite des moyens de recherche importants. Les barèmes de soutien au tri ont été fixés à un moment où le marché était porteur et où le brut de collecte avait une valeur qu'il est en train de perdre : il serait logique d'en tenir compte en les augmentant. ». Christel Leca
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