L'avenir est au local pour les combustibles de substitution. Ce fut l'un des fils conducteurs de la matinée d'Innov'eco consacrée à cette filière naissante, organisée à Paris, le 4 février 2016. Guy Marlair, de l'Ineris, met ainsi en avant le concept de « bio-raffinerie territorialisée, par rapport à un gisement de biomasse et à un gisement d'utilisateurs », et où la production de biomatériaux permettrait de gagner en valeur ajoutée. « Le carburant de nouvelle génération est, par définition, local, renchérit Emmanuel Petiot, directeur général de la société de biotechnologie Deinove. Il se base sur du bois en Norvège, sur des résidus forestiers aux États-Unis, ou sur la bagasse au Brésil. » La dimension locale des installations peut être synonyme de capacités relativement modestes. « Des unités de 2 000 à 20 000 t/an correspondent mieux aux besoins énergétiques d'un territoire que les 100 000 à 150 000 tonnes d'un incinérateur », plaide Philippe Hugeron, délégué général du club pyrogazéifi- cation. Local, mais transportable, comme dans le cas des CSR. En effet, fait remarquer Hervé Béa, expert nouveaux procédés chez Tiru, « quand on superpose la carte des unités de valorisation des déchets à celle des besoins en énergie, il manque parfois un trait d'union entre les deux ». A contrario, dans le cas d'une injection en réseau de gaz ou de chaleur, un projet reste dépendant des infrastructures, existantes ou à créer. Autant de scénarios de territoires où les collectivités ont un rôle à jouer pour articuler l'offre et la demande.