Le Comité économique et social européen (Cese) publie une étude sur « les effets de l'affichage de la durée d'utilisation des produits sur les consommateurs ». Elle montre que l'étiquetage de la durée de vie des produits est un argument de vente efficace. En effet, il entraîne en moyenne 56 % de vente en plus pour les produits à longue durée de vie. Elle a été réalisée en France, Espagne, République tchèque et Benelux par simulation d'un achat en ligne de produits de consommation courante auprès de près de 3000 Européens.Un argument de vente efficaceEn moyenne, les participants se disent prêts à payer 102 euros de plus pour un lave-vaisselle vendu entre 300 et 500 euros, dont la durée de vie serait supérieure à deux ans. La progression des ventes de produits étiquetés durables est spectaculaire: 128 % pour les valises et 70 % pour les imprimantes, par exemple, 41 % pour les smartphones, avec des variations selon les pays. Ainsi, les Français sont plus sensibles aux informations sur la durabilité des produits (une augmentation de 118 % des chiffres de vente des produits arborant ces données, que les Belges et les Néerlandais (+45 %), les Tchèques (+39 %) et les Espagnols (+ 32 %). Les étiquetages les plus efficaces, en termes d'accroissement des ventes, sont ceux calqués sur le classement en vigueur pour la consommation énergétique des appareils (A à G).La responsabilité des industriels80 % des participants estiment que les producteurs ont une responsabilité majeure dans la durée de vie des produits. Les femmes fondent plutôt leur décision d'achat sur le critère de durabilité, et les 25-35 ans sont la catégorie d'âge la plus sensible à ce critère lors de l'acte d'achat.« Replacer le consommateur au centre du dispositif en améliorant l'information sur les produits qu'il achète est une exigence économique, sociale et environnementale. C'est aussi un levier majeur pour une confiance retrouvée dans les entreprises », commente Thierry Libaert, rapporteur de l'avis que prépare le Cese sur le sujet. Le Cese appelle donc la Commission européenne à proposer une législation européenne sur l'obsolescence programmée qui pourrait s'inscrire logiquement dans une stratégie sur l'économie circulaire. Et attend de l'industrie des dispositifs de certification volontaire des produits durables.