Le site d'enrichissement de l'uranium d'Eurodif, l'usine George Besse I, située à Tricastin, est fermé depuis 2012. Son démantèlement doit être réalisé d'ici à 2020. Sur ce site, quelque 200.000 tonnes de matériaux, dont 150.000 tonnes de ferrailles. Celles-ci sont considérées comme très faiblement radioactives. Jusqu'à présent, dans le cadre de la législation française, tout matériau de structure utilisé (béton, acier) au sein du parc nucléaire doit finir en enfouissement sécurisé, quel que soit son degré de contamination.De nombreux débats ont lieu depuis des années au sein de la filière pour faire évoluer ces pratiques, à la lumière de ce qui peut se pratiquer par exemple dans certains pays européens comme l'Allemagne ou la Suède. Ainsi, sur la base de dérogations, le chantier de démantèlement pourrait bénéficier d'une plus grande souplesse pour la gestion des déchets métalliques. L'idée serait, à l'instar des pays cités ci-dessus, de pouvoir recycler les métaux dans le domaine public après décontamination et fusion de la matière. L'enjeu est d'autant plus important qu'il s'agit aujourd'hui de trouver des solutions de valorisation pour les quelques 900.000 tonnes de déchets métalliques issus du parc nucléaire français, qui seront disponibles d'ici à 2070.A ce jour, ces matériaux sont stockés et prennent de l'espace alors qu'ils pourraient être valorisés en toute inocuité. De son côté, la Criirad, association de surveillance sur la radioactivité, reste prudente face à cette éventualité ; soulignant qu'il existe toujours un risque de voir se disperser des matières même faiblement contaminées dans la nature. Pour l'instant, le projet de valoriser ces déchets TFA est à l'étude. Les premiers éléments de réponse sont attendus dans quelques mois.Catherine Moncel