Mercredi 7 mars, le secrétaire d’État auprès du ministre de la transition écologique, Sébastien Lecornu, a annoncé qu’un débat public national se tiendrait entre septembre et décembre prochain, sur la gestion des déchets nucléaires. Ce débat abordera la question du projet d’enfouissement profond de déchets nucléaires à haute activité à Bure (Meuse).
A l’issue d’une rencontre organisée le mercredi 7 mars avec des représentants de l’État, de l’Andra et des élus locaux (Comité de haut niveau), autour du projet Cigéo de Bure (Meuse), le secrétaire d’État auprès du ministre de la transition écologique Sébastien Lecornu a annoncé la tenue d’un « débat public national ». Celui-ci aura lieu entre septembre et décembre prochain.
« Sur ce projet hors norme, le gouvernement prend ses responsabilités et se donne les moyens d’organiser une concertation mobilisant toutes les expertises – experts, élus et citoyens - tant au niveau local que national. Elle associe la population dans un cadre de dialogue que garantit l’ordre républicain. La transparence et la pédagogie seront réhabilitées dans le processus de concertation. L’année 2018 sera une année charnière pour le projet, avec la perspective du dépôt d’une demande de déclaration d’utilité publique (DUP) et de demande d’autorisation de création en 2019 », a déclaré Sébastien Lecornu à l’issue de la réunion du Comité de haut niveau (CHN). La Commission nationale du débat public (CNDP) sera ainsi saisie par le gouvernement pour la mise en œuvre du débat public « sur le plan national de gestion des déchets nucléaires ».
Par ailleurs, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et l’État vont constituer un « centre de ressource en ligne du projet Cigéo », qui regroupera les études des promoteurs du projet et les prises de position contre Cigéo. Cette base de données accompagnera les réflexions du débat public. « Cette plateforme comprendra un espace dans lequel les citoyens pourront poser leurs questions », précise le ministère de la transition écologique et solidaire dans un communiqué. Une instance de dialogue entre des experts et la société civile sera également présidée par Nicolas Hulot et Sébastien Lecornu.
Finalisation du contrat de territoire : le développement économique comme priorité
Sur le projet de Bure, le CHN « a appelé l’ensemble des parties prenantes à se mobiliser afin de finaliser le contrat de territoire d’ici la fin de l’année », explique le ministère. Ce contrat devra « définir les modalités de mise en œuvre des projets d’infrastructure et d’accompagnement économique nécessaires à l’accueil du projet Cigéo et au développement concomitant du territoire », est-il précisé. Les priorités de ce contrat : le développement économique, l’effort de priorisation des projets et la création de plans de financement réalistes. Sébastien Lecornu a ajouté qu’« un groupe de travail spécifique réunissant les élus locaux sera constitué pour traiter la répartition de la fiscalité locale associée au projet. La Préfète de la Meuse a été désignée comme pilote du projet de territoire ».
Pour rappel, ce projet d’un coût estimé entre 20 et 30 milliards d’euros, prévoit de confiner environ 80.000 mètres cubes de déchets radioactifs à 500 mètres sous-terre, dans le bois Lejuc à Mandres-en-Barrois, près de Bure (Meuse). En janvier 2018, l’Autorité de sûreté nucléaire a rendu son avis sur ce projet. L’organisme estimait alors que les options de sûreté, constituant une avancée significative, nécessitait néanmoins des compléments concernant l’architecture de stockage ainsi que sa surveillance. Cigéo avait fait l’objet d’une expertise technique par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire rendue en juin 2017. Celui-ci faisait déjà part de ses doutes concernant la sûreté de l’architecture du projet Cigéo. En juillet dernier, l’Andra avait annoncé que la construction du projet serait reportée à mi-2019 (au lieu de mi-2018).