Carbios, start-up spécialisée dans la chimie verte fondée en 2011, annonce être parvenue à optimiser son procédé de recyclage enzymatique du PET. En divisant la durée de l’hydrolyse par trois, elle se dit prête à démarrer la phase d’industrialisation.
Un taux de conversion de 97 % en vingt-quatre heures : c’est le niveau de performance qu’avance Carbios pour son procédé de recyclage enzymatique du polyéthylène téréphtalate (PET). Cette réaction repose sur une enzyme que la jeune pousse a découverte et qui dégrade le PET en monomères d’origine, le PTA (acide téréphtalique) et le MEG (monoéthylène glycol). Ce succès résulte du travail d’optimisation de l’enzyme que Carbios a conduit avec le soutien des équipes de Toulouse White Biotechnology (TWB), en particulier du Laboratoire d’ingénierie des systèmes biologiques et des procédés (LISBP), indique l’entreprise dans un communiqué. Une étude de modélisation moléculaire a en effet permis, grâce à l’analyse du lien entre la structure en 3D de l’enzyme et son efficacité, de proposer des cibles pour en améliorer les performances. Au final, la durée de l’hydrolyse a été divisée par trois et un taux de conversion du PET de 97 % a été atteint en vingt-quatre heures.
Une première
Grâce cette optimisation, les flux de déchets en PET traités sont significativement accrus, annonce Carbios. « Nous sommes les premiers au monde à atteindre un tel niveau de performance dans le recyclage biologique des plastiques en PET. Nos travaux constituent une avancée majeure qui permettra à toute l’industrie plastique d’engager une transition responsable vers un véritable modèle d’économie circulaire », commente Alain Marty, directeur scientifique de Carbios. « C’est sans conteste une étape clé qui conforte le potentiel économique de notre procédé de biorecyclage applicable à l’ensemble des plastiques en PET, qu’ils soient colorés, opaques ou complexes. Nous collaborons déjà avec TechnipFMC et d’autres partenaires industriels et académiques de premier plan pour conduire dès cette année la phase pilote de notre technologie », ajoute Jean-Claude Lumaret, directeur général de Carbios. Aussi, l’entreprise a décidé d’accélérer ses développements et d’engager la phase de démonstration industrielle en 2019. Une unité de 10 000 tonnes mettant en œuvre la technologie pourrait démarrer à l’horizon de la mi-2021.