La Commission nationale du débat public (CNDP) vient de lancer une grande concertation concernant le cinquième Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs 2019-2021. Le débat public – le premier de la commission sur ce dossier sensible – se déroulera jusqu’au 25 septembre prochain.
Ce mercredi 17 avril, Chantal Jouanno et Isabelle Harel-Dutirou, respectivement présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP) et présidente de la Commission particulière du débat public (CPDP), ont officiellement lancé le débat public portant sur le cinquième Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR). « Il s’agit d’un débat inédit, dans la mesure où c’est la première fois que la CNDP organise un débat public national au sujet de la gestion des déchets nucléaires », a indiqué Isabelle Harel-Dutirou. Ce débat, qui se déroulera jusqu’au 25 septembre prochain, vise à informer les citoyens sur les enjeux, les caractéristiques et les impacts – environnementaux et sanitaires notamment – de la gestion de ces déchets (TFA, HA-VL, FA-VL, déchets miniers, déchets hérités de l’histoire, etc.). Il doit également permettre à toutes les parties prenantes (citoyens, représentants associatifs ou syndicaux, élus, institutionnels, etc.) d’exprimer leurs avis, leurs attentes et leurs propositions sur le sujet.
C’est la deuxième fois dans sa toute jeune histoire que la CNDP est saisie au sujet d’un plan ou d’un programme national. Quelques mois après avoir organisé, de mars à juin 2018, un débat public sur la révision de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la commission se lance donc dans une nouvelle concertation. Plusieurs modalités de participation sont ouvertes aux contributeurs : réunions publiques, site internet, cahiers d’acteurs, réseaux sociaux, etc. « Il s’agit, nous le savons, d’un sujet sensible et clivant. Mais c’est avant tout un sujet profondément humain, au-delà de la science et de la technique, en ce qu’il engage des générations pour des milliers et des milliers d’années », a rappelé Isabelle Harel-Dutirou. Avant de poursuivre, rappelant le mouvement actuel de contestation des « Gilets jaunes » et le « Grand débat national » voulu par le président de la République Emmanuel Macron : « Ce débat public sur le PNGMDR doit être un moment de cohésion sociale. »
A l’issue du débat, les huit membres de la CPDP auront deux mois tout au plus pour rédiger et publier leur compte-rendu. Ensuite, les maîtres d’ouvrage du plan – la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) du ministère de la Transition écologique et solidiaire et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) – auront trois mois pour rendre publiques leurs décisions concernant la poursuite, la modification ou l’abandon du plan.