Le syndicat chargé du traitement des ordures ménagères de Paris et de 84 communes franciliennes vient de lancer un grand plan d’actions, dénommé « Le Grand Défi », visant à réduire et à mieux recycler les déchets. Trente-cinq actions sont engagées d’ici 2025 pour atteindre 65 % d’emballages recyclés et 55 % pour les déchets ménagers.
Le 4 juillet dernier, le Syctom, l’agence chargée de traiter et de valoriser les déchets ménagers produits par 5,8 millions d’habitants de 85 communes franciliennes – dont Paris –, a dévoilé les grands axes de son « Grand Défi ». L’objectif de cette initiative originale ? « Il s’agit d’un plan d’actions, co-construit par le syndicat et plusieurs partenaires (élus des collectivités, bailleurs sociaux, entreprises, associations, etc.), ayant pour finalité de prévenir et de diminuer la production des déchets ménagers, d’améliorer la collecte sélective et de contribuer à atteindre l’objectif de « zéro déchet non valorisé » à l’horizon 2025 », résume Jacques Gautier, président du Syctom.
Les objectifs du syndicat métropolitain se veulent ambitieux, avec notamment la fin de l’enfouissement des déchets d’ici 2025 – contre 237.000 tonnes aujourd’hui – et un taux de recyclage des déchets qui doit atteindre les 80 % pour le début des Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024. Parallèlement, les obligations réglementaires se renforcent : les déchets alimentaires devront faire l’objet d’un traitement séparé dès 2023 et en 2025 tous les emballages devront être recyclés à hauteur de 65 % et les déchets ménagers et assimilés à hauteur de 55 %.
35 actions suivant 7 axes prioritaires
Approuvés par les élus du Syctom lors d’un vote organisé le 27 juin dernier, le « Grand Défi » et les actions envisagés doivent se concrétiser à court (d’ici fin 2019), moyen (2020-2021) et long termes (d’ici 2025). « A la suite d’un semestre de travail collectif, nous avons arrêté 35 actions suivant 7 axes jugés prioritaires. Ces actions, d’ampleur et de portée diverses, relèvent parfois de mesures très concrètes comme de véritables orientations politiques qui se traduiront dans des documents de planification », fait savoir Jacques Gautier. Les 7 axes poursuivis sont les suivants : éduquer, informer et former dans la proximité ; agir de manière concertée et coordonnée sur le territoire du Syctom ; communiquer ; innover, mobiliser et accompagner dans les territoires ; développer les partenariats ; modifier le cadre législatif et réglementaire, et mettre, suivre et évaluer le plan d’actions.
Côté financements, le Syctom estime le budget nécessaire à son plan d’actions à « 250 millions d’euros d’ici 2025 ». Il en financera une partie, « le solde étant assuré par l’ensemble des autres parties prenantes publiques et privées », indique le syndicat. Le budget des actions programmées pour la période 2020-2021 sera soumis au débat d’orientations budgétaires organisé par le syndicat en octobre prochain. Une incertitude demeure à ce stade : le « Grand Défi » survivra-t-il aux prochaines élections municipales et à une éventuelle nouvelle gouvernance du syndicat ?