Patrick Kornberg est président de la filière métaux non ferreux de Federec. Pour Mat Environnement, il évoque les conséquences du coronavirus et de la limitation des capacités d’enfouissement sur le secteur.
Quelles sont les conséquences de la crise liée à la limitation des capacités d’enfouissement ?
Toute la chaîne a été cassée. Même s’il semble que cela se soit un peu stabilisé, après plusieurs mois de bagarre (ndlr : deux amendements ont été adoptés au Sénat pour garantir notamment un accès privilégié aux déchets ultimes issus d’opérations de tri), cela reste une énorme épée de Damoclès pour les broyeurs et tous ceux qui produisent des déchets ultimes quels qu’ils soient. C’est tout un pan de l’économie qui est menacé… De plus, entre temps, les prix ont sérieusement grimpé. Cela a eu un impact sur les marges et sur nos résultats. Un impact loin d’être négligeable !
Quelles menaces la crise sanitaire actuelle fait-elle peser sur la filière du recyclage des métaux ?
Aujourd’hui le marché n’est pas trop mauvais… Mais on peut craindre des effets liés au coronavirus à long terme. Si l’on fait face à des problèmes économiques, voire à un risque de récession, automatiquement nous serons touchés, comme tous les autres secteurs d’ailleurs. Nous serons touchés parce que nos clients vendront moins leurs produits, parce qu’ils n’auront plus besoin de matériaux… La chaîne risque de se briser. Depuis que je suis dans le métier, nous avons, certes, déjà subi des petits « coups » de quelques mois, mais nous avions toujours pu continuer à vendre nos matières…