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RECYCLAGE & RÉCUPÉRATION

[Tribune] Mettre fin aux contre-vérités concernant les emballages compostables

PUBLIÉ LE 26 NOVEMBRE 2020
JEAN-PIERRE RAKOUTZ, RESPONSABLE DU DÉVELOPPEMENT DE TIPA EN FRANCE 
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[Tribune] Mettre fin aux contre-vérités concernant les emballages compostables
Jean-Pierre Rakoutz, responsable du développement de TIPA en France, revient sur les arguments qui s’opposent aux emballages bioplastiques. Il explique pourquoi il est important de bien les distinguer, et l’intérêt de ceux qui sont certifiés compostables dans notre transition vers un monde sans déchets. 

Il est illusoire de penser que "demain" sera zéro déchet. Tout comme il est faux de penser que le recyclage est la réponse à tout. Si les emballages doivent être plus respectueux de  l’environnement, ils ne disparaîtront pas d’un coup de baguette magique verte. Il faut plutôt  passer par les alternatives circulaires pour transiter vers un monde sans déchets. 

« Le meilleur emballage est celui qui n’existe pas » : si pour certains cas, le non-emballage est l’évidence, pour d’autres comme les produits alimentaires, il reste la solution garantissant la plus petite empreinte écologique, car il les protège, prolonge leur durée de vie et évite donc un nombre  important de déchets. Quand le réemploi est possible, nous devons y consacrer nos efforts, mais lorsque cela ne l’est pas, nous avons besoin d’alternatives au plastique conventionnel non recyclable  que sont les emballages souples et multicouches. C’est le rôle qu’endossent les films souples certifiés compostables. 

Pourtant les critiques sont nombreuses, récurrentes et souvent plus « intransigeantes » que celles  sur les limites du recyclage. Quels sont ces obstacles et pourquoi subsistent-ils ? Arrêtons-nous sur un top 3. 

1. "Ces emballages sont complexes, voire dangereux, on ne sait pas quoi faire des uns ou  des autres" 

Des études paraissent régulièrement sur la question de la toxicité des emballages alternatifs, sans distinguer précisément les différentes alternatives existantes. Avec de nombreuses terminologies telles que "biologique", "biosourcé", "bioplastique" ou "biodégradable", qui ne sont pas certifiées compostables, il est en effet difficile de s’y retrouver faute d’une réglementation claire de l’étiquetage.  

Pourtant les emballages compostables doivent répondre aux mêmes critères de sûreté que les plastiques conventionnels, et sont soumis à des tests de toxicité supplémentaires pour répondre  aux normes officielles, qui catégorisent le compostage domestique (norme NF T 51-800) et  industriel (norme EN 13432).  

Pour le consommateur, l’étiquette garantissant qu’il s’agit d’un emballage compostable, ainsi que sa mention doivent être clairement indiquées, dissipant tout doute quant à sa destination. Le défi consiste aussi à faire en sorte que les organismes chargés de la collecte et du tri des déchets les  traitent comme il se doit, c’est-à-dire d’inclure les emballages compostables dans les déchets organiques ; une prochaine loi imposant aux autorités locales de mettre en place des systèmes dédiés à la collecte et au traitement des biodéchets d’ici la fin 2023.  

Et ça fonctionne : l’Italie et Milan donnent l’exemple avec la mise en place de la collecte des biodéchets et des emballages compostables depuis 2012. En France, de nombreuses villes  assurent déjà la collecte des déchets organiques, et une enveloppe de 100 millions d’euros a précisément été allouée pour accélérer sa mise en place dans le cadre du Plan France Relance. Dans le même temps, le compostage domestique, partagé au pied d’un immeuble ou d’un particulier, se  développe largement : 30% des Français le pratiquent déjà en 2019 selon Zéro Waste France. 

2- "Cet emballage n’est pas vraiment circulaire, il se dégrade sans rien apporter au sol".

La circularité ne doit pas être réduite à la stricte réutilisation de la matière à une fin identique : en  se compostant, les feuilles tombées de l’arbre ne reconstituent pas directement un arbre, mais  contribuent au cycle naturel de son développement. Même dans le cas du recyclage, présenté depuis des années comme l’exemple parfait de la circularité, les emballages alimentaires ne  peuvent pas toujours être recyclés en de nouveaux emballages alimentaires, pour des raisons économiques et de réglementation. Et même lorsqu’ils le sont pour un autre usage, les disparités  sont flagrantes : en France, seuls 29% des plastiques sont effectivement recyclés, dont seulement  4% des emballages souples. Dans ce type de situations, le compostable présente des atouts : la  transformation de ces emballages apporte du carbone dans le sol en transformant le carbone  organique en carbone minéral. Ils peuvent également servir d’aide à la récupération et la  valorisation des bio-déchets qui seraient sinon incinérés. Quand on lit le dernier rapport du GIEC  sur l’appauvrissement des sols, on comprend toute la question du "retour à la terre", pour  réenrichir les sols et permettre la récupération du CO2.  

3 - "Trop d’emballages compostables dans le compost lui est dommageable".

Il n’est absolument pas question de remplacer tous les objets et emballages en plastique actuels  par des matériaux compostables. En ciblant les applications où cela a un sens - et notamment les  emballages souples - il est tout à fait possible d’alimenter le flux de compost tout en maintenant  de très bonnes performances de compostage et la qualité du compost. Selon une étude de  l’Institut des Produits Biodégradables, le taux d’emballages compostables peut atteindre jusqu’à  30% de la charge totale compostée, car il contribue positivement au nécessaire équilibre carbone azote du processus de compostage. Le potentiel est donc immense, et ça fonctionne comme le  démontre le test réalisé par CITEO avec Les Alchimistes sur le compostage de PLA dans les unités  de compostage industriel urbain.  

Si le temps incompressible consacré au processus de production du compost peut constituer un  obstacle, que sont 6 ou 12 mois par rapport aux centaines d’années de subsistance du plastique,  dont les substances restent dans l’environnement, s’infiltrent dans l’eau, le sol, la chaîne  alimentaire et finissent au cœur de nos écosystèmes ? 
L’enjeu est désormais moins de s’incliner face aux emballages que de réduire globalement leur  production tout en proposant des solutions alignées sur nos objectifs d’économie circulaire. Les  matériaux compostables répondent à tous les critères qui définissent l’économie circulaire, à  savoir : anticiper les déchets et la pollution ; conserver la qualité des produits et régénérer les  écosystèmes.
Jean-Pierre Rakoutz
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