Certaines fonctionnalités de ce site reposent sur l’usage de cookies.
Les services de mesure d'audience sont nécessaires au fonctionnement du site en permettant sa bonne administration.
ACCEPTER TOUS LES COOKIES
LES COOKIES NÉCESSAIRES SEULEMENT
CONNEXION
Valider
Mot de passe oublié ?
Accueil > Actualités > Recyclage & Récupération > Trois questions à : Simon Delliaux, co-fondateur du service Kokpit
RECYCLAGE & RÉCUPÉRATION

Trois questions à : Simon Delliaux, co-fondateur du service Kokpit

PUBLIÉ LE 7 MAI 2021
ABDESSAMAD ATTIGUI
Archiver cet article
Trois questions à : Simon Delliaux, co-fondateur du service Kokpit
Simon Delliaux, co-fondateur du service de couches lavables Kokpit.
Face à l’omniprésence des couches jetables, deux entrepreneurs ont mis en place un service de location des couches réutilisables. Rencontre avec Simon Delliaux, co-fondateur du service Kokpit.  
 
Pratiques, les couches jetables sont devenues presque irremplaçables. Pourtant cette solution commence à peser sur la planète. Un enfant utiliserait environ 3800 couches jetables entre la naissance jusqu’à l’assimilation de la propreté. Selon l’Ademe, chaque année en France, les textiles sanitaires hygiéniques (couches, lingettes, cotons), représentent près d’1 million de tonnes de déchets, constitués majoritairement de couches jetables. Conscients des impacts écologiques, certains parents tournent le dos aux couches jetables et privilégient les réutilisables.

Cette solution zéro déchet a inspiré Simon Delliaux et Niclas Ingmanssonn qui ont lancé le service de location de couches lavables Kokpit à Roubaix. Objectif : déconstruire les clichés autour des couches lavables pour enrayer la montagne de déchets générés par les produits jetables.

Comment le concept est-il né ?

Etant moi-même papa j’avais du mal à passer aux couches lavables comme pas mal de parents. J’ai un petit bébé de trois kilos et j’ai appris qu’il générait une tonne de déchets sur les trois ans de la naissance jusqu’à la propreté, c’est un petit peu comme si on remplissait une chambre d’enfant de couches jetables pour donner un exemple concret. Et il y a aussi le constat sanitaire, nous parlons de gel absorbant, qui peut être nocif pour la peau des enfants. Donc nous avons envie de prendre soin de son enfant et de prendre soin de la planète, c’est de cette façon qu’on s’est posé la question des couches lavables en 2019 avec mon associé.

Depuis 2020 nous accompagnons les parents en répondant à leurs questions et de démystifier ce lavage parce qu’il y a pleins de petits préjugés à déconstruire. Comment se lavent-ils ? comment les choisir ? Ces interrogations sont de réels freins qu’on essaie donc de dépasser en créant un service de location, avec une forte dimension d’accompagnement des parents, mais aussi des crèches et maternités partenaires.

Quelle est la plus-value écologique de ce système ?

D’abord, les couches lavables présentent une vraie logique zéro déchet parce que nous allons éviter des produits qu’on achemine, qu’on utilise et qu’on jette. Tandis que dans notre système, nous allons réutiliser les mêmes couches à plusieurs reprises. Comme je l’ai évoqué, il faut compter en moyenne 200 kg de déchets par enfant avec couche lavable, contre 1 tonne pour les couches jetables. D’un point de vue sanitaire, on va reprendre la main sur ce que met notre enfant. Le seul critère sur lequel on veille c’est la lessive. Pour cela, nous accompagnons les parents pour choisir des lessives qui ne soient pas nocives ni pour l’enfant ni pour la planète.

Concernant la location, il y a le système classique, c’est-à-dire les familles lavent les couches chez-elles donc nous faisons fait très peu d’allers-retours si ce n’est que le changement de taille qui se fait progressivement. L’impact carbone de la logistique issue de ce système est très limité parce que premièrement nous récupérons des cartons de seconde main pour envoyer nos coffrets de couches. Ensuite, parce qu’un abonnement de la naissance jusqu’à la propreté équivaut à quatre allers-retours pour quatre changements de taille à effectuer, donc les kilomètres parcourus par les couches sont assez faibles.

Puis, nous sommes en train de faire mûrir l’idée de la location au lavage qui n’est pas encore lancée et qu’on aimerait développer et lancer en septembre prochain. Dans ces cas nous devons réaliser plus d’allers-retours parce que nous allons nous occuper du processus de lavage. Pour réduire notre empreinte carbone, nous pensons partir sur un système de récupération par métropole. Donc nous allons nous reposer sur les centres de lavage présents dans les villes et notamment les métropoles en favorisant la logistique douce comme des transporteurs à vélo. L’idée serait de faire appel aux entreprises locales pour acheminer les couches entre les clients et les centres de lavage locaux. 

Comment fonctionne concrètement ce système de location ?

Le système fonctionne par abonnement. Les parents réservent les modèles en ligne et on les expédie. Une fois que le coffret est chez les parents, ils peuvent demander un changement de tailles sans frais en récupérant la taille inférieure. Les familles peuvent également racheter les couches qui sont chez-elles s’ils souhaitent les garder.

Pendant l’abondement un protocole de lavage est présenté aux parents. On leur propose notamment de laver ces couches avec les vêtements tournants en faisant d’abord un prélavage des couches les plus souillées, et ensuite on passe à un cycle long de lavage. Pour les parents qui ne sont pas encore convaincus on fait des ateliers en ligne. Jusqu’à présent nous en avons accompagné plus de 100 à travers ces ateliers, en leur présentant les couches lavables, les matériaux, et la façon de les laver afin de leur donner un aperçu tout en essayant de déconstruire les clichés.

Ensuite, l’abonnement s’arrête lorsque l’enfant est propre, les parents nous le signalent et nous nous occupons des frais de retour de ces couches. Une fois reçues, nous les lavons en s’inspirant des normes hospitalières. Nous faisons également des tests bactériques, on ne se contente pas que des contrôles visuels afin de vérifier qu’aucun microbe ne résiste au lavage.

Après ces étapes de contrôle sanitaire, les couches repartent chez d’autres familles dans une démarche zéro déchet.
PARTAGEZ
À LIRE ÉGALEMENT
Les rencontres : Groupe Everwatt, l'autoconsommation collective en action
Les rencontres : Groupe Everwatt, l'autoconsommation collective en action
Une matériauthèque de seconde main ouvre à Saint-Etienne
Une matériauthèque de seconde main ouvre à Saint-Etienne
Les lauréats des Trophées des Alliances Circulaires sont...
Les lauréats des Trophées des Alliances Circulaires sont...
Paprec à la tête des Recycleurs Bretons
Paprec à la tête des Recycleurs Bretons
Tous les articles Recyclage & Récupération
L'essentiel de l'actualité de l'environnement
Ne manquez rien de l'actualité de l'environnement !
Inscrivez-vous ou abonnez-vous pour recevoir les newsletters de votre choix dans votre boîte mail
CHOISIR MES NEWSLETTERS