À l’horizon 2025, la société vise un chiffre d’affaires d’environ 200 millions d’euros. Crédit : Skytech
La greentech française spécialisée dans la production de résines plastiques régénérées premium franchit une étape clé et annonce l’approbation de son document d’enregistrement par l’Autorité des marchés financiers (AMF) pour son projet d’introduction en Bourse sur Euronext Growth.
En l’absence de solutions de tri suffisamment efficaces, la quasi-totalité des déchets plastiques sont enfouis ou incinérés. Après plus de 8 années de recherche et développement, Skytech conçoit un procédé industriel reposant sur la technologie de la tribo-électricité qui permet de régénérer des polymères premium, autrement dit de recycler des mélanges complexes de déchets plastiques en résines prêtes à l’emploi par les industriels. Forte de son positionnement sur un marché segmenté, la société obtient l’approbation de son document d’enregistrement par l’AMF, et ambitionne grâce à son projet d’introduction en bourse d’accélérer son développement industriel et commercial en vue de devenir l’un des leaders européens sur le marché de l’ABS, du PS et du PP régénérés.
Grâce à un procédé industriel innovant, Skytech donne une nouvelle vie aux déchets plastiques issus des véhicules hors d’usage et des équipements électriques et électroniques. Ces déchets sont transformés en résines premium prêtes à l’emploi et disposent de caractéristiques techniques similaires à celles d’un plastique vierge. Avec sa solution, la greentech française contribue ainsi à la décarbonation de l’industrie du plastique. « La production d’une tonne de plastique régénéré permet la réduction de 2 tonnes d’équivalent CO2, 13 MWh d’électricité et 5 m3 d’eau », souligne la société.
Un procédé unique et breveté
Trois étapes essentielles caractérisent ce procédé industriel protégé par quatre brevets. La phase de préparation du déchet (ABS, de PS et de PP), appelée le prétraitement, au cours de laquelle ce dernier est nettoyé pour éliminer les polluants puis broyé afin de pourvoir passer en phase de séparation.
Suivie par l’étape de la tribo-électricité permettant de séparer les mélanges d’ABS, de PS et de PP contenus dans les déchets plastiques en familles de plastiques distinctes grâce la technologie « Triblast ». Breveté, ce processus de séparation permet d’atteindre des taux de pureté proches de 100 %, jusqu’à 99 % pour l’ABS. Ces deux phases sont essentielles pour accroître les sources d’approvisionnement et améliorent par conséquent le coût de revient de la production de skytech.
Une fois que les différents plastiques sont triés, la troisième et dernière étape de la granulation permet de transformer la matière en granulés semblables aux granulés issus de résines vierges. Cette phase mélange par fusion ces résines avec des additifs afin d’en modifier les caractéristiques physiques, thermiques, électriques ou esthétiques, pour qu’ils répondent au plus haut standard de qualité.
Perspectives de croissance
En 2018, 17 millions de tonnes d’ABS, de PS et de PP étaient consommées et produits en Europe et en Asie. Compte tenu de l’augmentation des contraintes réglementaires et la prise de conscience du consommateur pour des produits éco-responsables, la société s’attend à une augmentation du taux de régénération de ces déchets plastiques.
Pour anticiper cette croissance, Skytech qui vient d’installer son nouveau site de production à Val d’Hazey dans le département de l’Eure, ambitionne d’ouvrir de nouveaux sites de production à l’international : quatre usines en 2025 et au moins six usines en 2030. Ces ouvertures s’accompagneront d’une augmentation de la capacité de production avec l’objectif d’avoir 15 lignes de séparation et 19 lignes de granulation en 2025 et au moins 21 lignes de séparation et 27 lignes de granulation en 2030. La société entend également maintenir son avance technologique en renforçant sa politique recherche et développement pour être homologué auprès de grands comptes du secteur de l’automobile et de l’électroménager.
À l’horizon 2025, la société vise un chiffre d’affaires d’environ 200 millions d’euros et un objectif de marge d’EBITDA compris entre 17 et 20 %, puis une augmentation de cette marge autour de 30 % en 2030.