Le biochar permet de stocker à long terme du carbone en dehors de l’atmosphère. Crédit : NetZero
Quelques mois après l’ouverture de sa première usine au Cameroun, la startup française leader dans la séquestration carbone construit son deuxième site au Brésil. Opérationnel fin 2022, il produira 4 000 tonnes de biochars, l’équivalent de 6 500 tonnes de CO2 séquestrées chaque année.
Forte d’une première expérience sur le sol africain, NetZero ambitionne de conquérir le marché d’Amérique latine. La startup choisit notamment le Brésil, premier pays producteur de café au monde, pour l’implantation de sa deuxième usine à Lajinha, dans l’Etat du Minas Gerais. L’usine sera opérationnelle à la fin de l’année 2022 et disposera d’une capacité annuelle de production estimée à 4 000 tonnes de biochars, soit le double de son usine camerounaise, et équivalent à plus de 6 500 tonnes de CO2 séquestrées chaque année.
Fondée en 2021 par Axel Reinaud, Aimé Njiakin, Pr. Jean Jouzel et Olivier Reinaud, NetZero vise à déployer à très grande échelle le biochar en zone tropicale. Le biochar est l’une des seules solutions existantes permettant de retirer et stocker à long terme du carbone en dehors de l’atmosphère. Obtenu à partir de résidus de biomasse dont on extrait le carbone par pyrolyse, le biochar est capable de stabiliser pour des centaines d’années le carbone initialement capté par les plantes dans l’atmosphère. Grâce à ses propriétés agronomiques, ce procédé permet également de réduire l’usage d’engrais tout en augmentant la productivité agricole.
NetZero s’attaque ainsi à trois défis majeurs dans les pays en développement : le changement climatique, l’agriculture durable et l’accès à l’énergie. Un modèle qui lui vaut la labellisation Solar Impulse, et une récompense de 1 million de dollars attribuée par la fondation XPRIZE.
Réutiliser les résidus de café
Implantée dans la région caféière de Matas de Minas, la future usine bénéficiera d’une source de résidus de décorticage de café pour produire le biochar. Celui-ci sera notamment utilisé comme amendement du sol par les caféiculteurs de la coopérative Coocafé, partenaire de NetZero, pour améliorer leurs rendements tout en stockant durablement du carbone dans le sol.
« Nous sommes fiers que Coocafé et ses 10 000 planteurs soient pionniers dans l’utilisation du biochar au Brésil. Nous allons valoriser des résidus jusqu’à présent inutilisés et récupérer du biochar pour amender nos sols. Nous sommes convaincus que le biochar est une solution majeure pour rendre la production de notre café plus durable et de meilleure qualité. Et ce faisant, chacun de nos petits producteurs contribue à la lutte contre le réchauffement climatique », commente Fernando Cerqueira, Président de Coocafé.