Les députés ont adopté, le 23 juillet, le premier volet de la réforme territoriale avec notamment une nouvelle carte des régions, qui pourrait encore évoluer au Sénat à l'automne au cours de la prochaine session. Cette carte fait passer le nombre de régions en métropole de 22 à 13 (Corse comprise), avec notamment la fusion des régions Poitou-Charentes, Limousin et Aquitaine, ainsi que celle du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie.
Le projet de réforme dispose que les départements qui le souhaitent pourront être rattachés à une autre région que celle prévue dans le texte, même après promulgation, s'ils en font la demande et si les deux régions concernées donnent leur accord à une majorité des trois cinquièmes entre 2016 et 2019. En prenant pour point de départ le texte voté à l'Assemblée nationale le 24 juillet, le Commissariat général à la stratégie et à la prospective, baptisé «France Stratégie», a entrepris de construire une carte de 13 régions identifiant les départements susceptibles de recourir à cette procédure et de changer de région d'affectation. Afin d'étudier tous les possibles, l'instance a mis au point un algorithme spécifiquement pour cette recherche de la «meilleure carte». Allouer 96 départements à 13 régions est en effet «extraordinairement compliqué vu le très grand nombre de configurations envisageables (plusieurs milliards), même en tenant compte de la contrainte de continuité territoriale». L'instance a donc privilégié une démarche visant à concilier deux objectifs : celui de cohérence économique à l'intérieur de chaque région et celui d'équilibre économique entre régions. A ces deux objectifs, s'ajoute également la contrainte de continuité territoriale de chaque région. Le résultat varie selon le poids relatif que l'on assigne aux deux objectifs et «montre que ce choix dépend davantage d'arbitrages politiques que de raisons purement économiques. D'autres simulations doivent être effectuées par France Stratégie, les conclusions définitives ne seront disponibles qu'au début de l'automne 2014. Des «tests de robustesse» doivent par ailleurs être menés, notamment pour «s'assurer que le mode de construction des indicateurs retenus pour mesurer l'intensité des liens économiques (déplacements domicile-travail et liaisons financières entre entreprises) ne joue qu'un rôle mineur dans les résultats obtenus». n