Il n'est pas si courant qu'une ville autorise une entreprise à expérimenter sur son territoire un procédé novateur, surtout quand la parcelle en question se trouve être un bout de fleuve ! Entre deux ponts enjambant la Loire, en plein centre d'Orléans, la société grenobloise Hydroquest vient donc d'immerger son prototype d'hydrolienne fluviale développant une puissance d'une cinquantaine de kilowatts. « De quoi alimenter, une fois le raccordement effectué ce mois-ci, une soixantaine de logements, précise Stéphanie Anton, l'adjointe au maire déléguée au développement durable. La machine ne repose pas sur le lit du fleuve, elle est ancrée sur une barge flottante et a nécessité peu de génie civil. Les riverains étaient un peu méfiants, mais elle s'insère finalement bien dans son environnement. » Depuis un premier test dans un canal isérois d'EDF, sa morphologie a changé. Mais la technologie reste la même : des turbines à double axe vertical à flux transverse, dotées d'accélérateurs pour augmenter la vitesse du courant, mais générant peu de perturbations et conçues pour que les poissons la contournent. « C'est la quatrième que nous fabriquons, dont une vendue à EDF pour un site isolé en Guyane », indique Jean-François Simon, à la tête de cette jeune pousse visant une levée de fonds en 2015 et une commercialisation de l'hydrolienne à l'export. « Nous aimerions qu'elle reste deux ans dans la Loire, car si c'est pour eux une vitrine technologique, pour nous c'est un bon outil de pédagogie et de découverte des énergies cinétiques et renouvelables », conclut l'élue.