Agendas 21, chartes de territoires, démarches de responsabilité sociétale des entreprises et des organisations, outils d'aménagement, programmes de gestion concertée des ressources, etc., les démarches participatives sont aujourd'hui partout. « Elles sont au cœur des processus de mise en place du développement durable, expose Francis Thubé, directeur de l'Ifrée (Institut de formation et de recherche en éducation à l'environnement). Les professionnels, en collectivité ou en entreprise, doivent donc parfois organiser cette participation. Mais sans formation sur le sujet, les questions qui se posent sont nombreuses : par où commencer, quel est le champ d'action de la participation, comment impliquer les élus, les citoyens, les experts… ? » Afin de les aider à y répondre, l'Ifrée et l'Aten (le pôle de ressources et compétences pour la nature) ont développé une formation continue longue de « pilote de dispositif participatif ». Se déroulant de septembre à juillet, celle-ci est dispensée à raison d'une semaine par mois, à Niort. « Il existe déjà des formations courtes sur le sujet, mais cela fait une dizaine d'années que l'Ifrée œuvre dans le domaine de la participation et nous avons réalisé que les professionnels trouvaient justement ces formations… trop courtes », révèle Francis Thubé.
En créant ce cursus, l'Ifrée et l'Aten ont également inventé le nom du nouveau métier auquel elle conduira ainsi que le référentiel de celui-ci. « Pour définir tout cela ainsi que le contenu même de la for mation, nous nous sommes basés sur notre propre pratique », poursuit le directeur de l'Ifrée. Sept modules obligatoires, de deux à cinq jours, sont ainsi au programme et permettent d'aborder la notion même de participation, puis d'apprendre à concevoir un dispositif de concertation ou de consultation, à l'animer et à en assurer le suivi et la régulation. Des modules optionnels, traitant par exemple des outils participatifs, des écrits professionnels ou encore de la circulation de l'information entre les acteurs sont également proposés. « Chaque participant doit en choisir au moins trois afin de disposer d'un bagage vraiment solide », note Francis Thubé. En plus de ces modules, qui représentent de 287 à 350 heures d'enseignement, les participants devront consacrer 140 heures à une mission d'animation en situation réelle au sein d'une structure.
Premiers concernés par cette formation, les membres du réseau de l'Aten, mais également tout le tissu associatif lié à l'environnement, comme les centres permanents d'initiatives pour l'environnement (CPIE), ainsi que les professionnels en charge de procédures RSE-RSO, Iso 26000, etc., au sein des entreprises. La formation est également accessible aux demandeurs d'emploi et aux personnes en reconversion, « à la seule condition que leurs pratiques professionnelles tournent autour du développement durable, souligne Francis Thubé. Enfin, nous aimerions aussi accueillir les agents des collectivités et nous sommes en discussion avec le CNFPT (Centre national de la fonction publique territoriale), qui gère les formations de ces personnels. Nous souhaitons trouver des passerelles afin que notre parcours soit pris en charge par leur dispositif de financement de la formation continue. Et, en attendant que cela se mette en place, il est bien sûr possible pour les collectivités d'inscrire leurs agents “à titre personnel”. Elles y viendront d'ailleurs sûrement, puisque notre formation est aujourd'hui la seule qui offre aux professionnels un programme complet sur la démarche participative. » l