Voilà une formation qui change de tutelle et élargit ses horizons. Le cursus d'ingénieur mis en place au sein de la nouvelle école Sup'EnR de l'université de Perpignan est en effet une nouvelle version de la formation qui existait depuis 2009 sous la tutelle de Polytech'Montpellier. « Jusqu'à l'année dernière, l'université de Perpignan était chargée de l'essentiel des enseignements et de la gestion de la formation… mais les subventions étaient accordées à Polytech'Montpellier. Ce qui, avec le passage des universités à l'autonomie, a commencé à poser problème, retrace Régis Olivès, responsable de la formation. Sur les conseils du ministère de l'Éducation nationale, le président de l'université de Perpignan a donc décidé de monter une formation en propre. » Restait à trouver une tutelle et l'Insa de Toulouse s'est portée volontaire pour remplir ce rôle. En septembre, l'École d'ingénieurs Sup'EnR de l'université de Perpignan VD – partenaire Insa a donc ouvert ses portes. Au programme, les modules déjà proposés dans la première version de la formation, abordant l'énergétique et les énergies renouvelables, mais aussi de nouveaux enseignements sur l'aménagement du territoire, l'économie ou encore les impacts environnementaux. « La formation est adossée au laboratoire Art-dev, expert en aménagement, économie et droit des marchés de l'énergie, ce qui nous permet de disposer de spécialistes sur ces sujets, explique Régis Olivès. De plus, nous nous sommes rendu compte au fil des années que l'intégration des ENR dans le paysage énergétique requiert aussi des compétences en termes d'aménagement du territoire, par exemple pour les fermes photovoltaïques au sol. » La pédagogie de la formation, du fait du nouveau partenariat avec l'Insa, évolue elle aussi. Un séjour à l'étranger de douze semaines sera à présent obligatoire et l'apprentissage se fera davantage par thèmes et par projets, ce qui « permet de balayer toutes les disciplines de manière un peu plus concrète », note le responsable. L'école a également noué plusieurs partenariats industriels (EDF EN, Schneider Electric, Tecsol, Socotec, GrDF…), offrant aux étudiants la possibilité de plancher sur des vrais dossiers. « GrDF, par exemple, propose des projets sur l'intégration du biogaz dans le réseau », illustre Régis Olivès. En parallèle, l'université de Perpignan et l'Insa travaillent à l'élaboration d'un premier cycle Insa consacré aux énergies renouvelables et qui préparera à l'intégration à Sup'EnR. Il devrait ouvrir en 2016. En attendant, les étudiants du premier cycle Insa traditionnel sont les bienvenus à Sup'EnR. « Pour la première promotion, nous prévoyons de sélectionner 24 étudiants issus de ce cycle et 15 à 20 étudiants venant d'autres horizons, recrutés à bac + 2 », détaille Régis Olivès. Trois ans plus tard, les élèves pourront prétendre à des métiers tels qu'ingénieur énergéticien, ingénieur thermicien et procédés, ingénieur conception de systèmes EnR, chargé d'études, responsable développement EnR, chef de projets EnR… « À l'issue de leur formation, les diplômés seront en capacité de concevoir, implanter, intégrer des systèmes de conversion, de transport et de stockage d'énergie, expose Régis Olivès. Ils seront à même de prendre en compte les enjeux sociétaux, économiques et environnementaux du secteur de l'énergie afin de répondre aux défis de la transition énergétique. L'une de leurs forces sera de disposer d'une double compétence sur l'aspect technologique et l'aménagement du territoire, utile dans les bureaux d'études ou dans les collectivités territoriales. » l