Qu’ont en commun Bristol, Sydney, Paris, Rotterdam et Mexico ? Elles viennent de s'engager aux côtés d’une quinzaine d’autres grandes villes et métropoles de rang mondial à investir 10 % de leur budget annuel dans des actions de renforcement de leur re?silience notamment environnementale. L’objectif sera atteint progressivement mais rapidement pour celles qui ont déjà une strate?gie rodée en la matière. « Pour ces dernières, au plus tard au de?but de l’anne?e fiscale 2017 », précise-t-on dans cette organisation initie?e par la Fondation Rockefeller. En signant une « promesse », lors d’une conférence qui s’est tenue le 2 décembre sur le pavillon néerlandais, ces collectivités s’engagent donc à affecter un dixième de leur budget à cet enjeu pris au sens large. Ce que plusieurs d’entre elles font déjà. S’y engager publiquement n’en reste pas moins une avancée. « C’est pour elles une nouvelle façon de penser la ville, en se projetant différemment dans l’avenir », défend Michael Berkowitz, à la tête du réseau. « Voir ainsi les choses à long terme est stimulant, pertinent », appuie la maire de Sydney Clover Moore.
Le partage de bonnes pratiques dépasse l’habituel effort de benchmarking ou de coopération. Car la Fondation Rockfeller met les moyens : plus de 160 millions de dollars (150 millions d’euros) pour aider les villes à renforcer cette résilience entendue au sens large et dépassant (tout en l’incluant) le champ de l’adaptation au changement climatique. Le concept embrasse ainsi la prévention et préparation aux « chocs » (crue centennale, pic de chaleur) et la gestion de ce que les anglo-saxons dénomment les « stress » ou problèmes chroniques (pollution de l’air, crise du logement). « Nous travaillons les liens entre les deux. Mais le maître-mot pour renforcer la résilience sur un territoire, c’est la solidarité sociale », souligne Sébastien Maire, fraîchement embauché à la Ville de Paris au titre de Haut responsable de la résilience. « Eduquer les jeunes générations à cette approche est déterminant. Il ne s’agit plus d’une attitude défensive ou de sécurité. A Rotterdam, nous devons apprendre à vivre non contre mais avec la mer. Un effort partagé entre résidents, acteurs économiques, etc. Mais aussi avec d’autres villes du monde confrontées aux mêmes problèmes. Tout en respectant nos différences », conclut son maire Ahmed Aboutaleb.MB