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À Paris, la place de la Nation est depuis la mi-décembre sous haute surveillance… environnementale. Depuis janvier, les données collectées s'y affichent même en temps réel. C'est Cisco qui a proposé cette expérience à la ville. Durant un an, une cinquantaine de capteurs vont mesurer et analyser tous les déplacements, du poids lourd au piéton, qui se joueront sur la place, mais aussi les niveaux de bruit et de qualité de l'air (gaz et particules). « Dix-neuf caméras à basse résolution scruteront les déplacements. Les images produites ne sont pas stockées et ne permettent aucune identification personnelle », précise Philippe Dumont, de Cisco Systems France. Objectif : affiner le projet de réaménagement du site au plus près des besoins des usagers et constituer un matériau de recherche.
Paris s'est également associée à Cisco pour instrumenter trois bâtiments municipaux (la mairie du XIIe arrondissement, une crèche et un gymnase), ainsi qu'un ensemble d'un millier de logements sociaux. Le but est d'optimiser l'usage de l'éclairage électrique, de détecter des fuites, de prévenir les moisissures, etc. Mais, plus globalement, l'enjeu est d'identifier les types de capteurs à déployer pour une opération à plus grande échelle et de tester une démarche « d'open innovation » en publiant les données dans un système ouvert et accessible aux services de la Ville, mais aussi aux jeunes pousses, exploitants, univer sités… « Nous accompagnons les entreprises qui nous proposent des expérimentations. Elles éprouvent ainsi leur concept en situation réelle tandis que nous améliorons nos pratiques et jugeons si le service est utile », explique Jean-Louis Missika, adjoint no tamment chargé de l'innovation.
La capitale s'est ainsi associée à PlanetWatch24 pour mesurer les concentrations de particules PM2,5 rue par rue. Comment ? En équipant une quarantaine d'Autolib' d'un capteur embarqué baptisé Pollutrack qu'a développé la jeune pousse. « Cette expérimentation lancée pendant la COP 21 permet de mesurer la pollution à la hauteur de l'habitacle des véhicules, des piétons et des poussettes. Les premiers résultats montrent une grande disparité en fonction du temps et du lieu. Notre objectif est de communiquer sur ces données de manière positive, par exemple avec une application qui indiquerait les secteurs où la qualité de l'air est bonne », explique Éric Poncelet, un des cofondateurs de la société.
D'autres expérimentations sont en cours. « Nous allons, d'ici au mois d'octobre 2017, poser quelque 3 600 capteurs dans nos 1 200 centres thermiques pour mesurer la température, l'humidité et les polluants intérieurs, tester autour de la place d'Italie un système de pilotage des feux tricolores répondant aux besoins des piétons, ou encore équiper, d'ici à la fin de l'année, tous les bacs à déchets des immeubles de puces électroniques », illustre JeanPhilippe Clément, responsable ville intelligente et durable de la municipalité. l