Huit bailleurs sociaux franciliens* emmenés par Elogie ont achevé la semaine passée la première phase d'un projet original : la définition de dix modes opératoires innovants évitant l'émission de fibres d'amiante pour des travaux de maintenance et d'entretien courant ou d'urgence, en milieu habité. « D'autres organismes HLM se sont lancés dans des démarches similaires à Poitiers et en Lorraine, mais la spécificité de notre projet est de réunir plusieurs bailleurs, de s'intégrer en partie au projet Carto Amiante lancé en 2014 par l'OPPBTP (Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics) et d'impliquer nos prestataires PME et artisans ainsi que la Caisse d'assurance maladie d'Ile-de-France », explique Alban Charrier, directeur du Patrimoine d'Elogie. Les huit bailleurs ont signé en janvier une convention avec la Caisse pour la réalisation de chantiers d'évaluation de ces modes opératoires. Budget : 230 000 euros apportés pour moitié par le Fonds de soutien à l'innovation (FSI).« Le risque est déjà en partie circonscrit pour les chantier de réhabilitation et de gros entretiens ainsi que pour ceux de remise en état avant relocation. Les premiers sont très encadrés réglementairement et font intervenir des AMO spécialisés. Les seconds ne sont confiés à des prestataires qu’après diagnostic et retrait de l'amiante. Mais il n'est pas possible de faire de diagnostic pour l'entretien courant ou les interventions d'urgence. Nous avons réalisé en 2014 six chantiers tests, sur proposition de la Cramif. Les résultats satisfaisants ne présentaient pas de valeur statistique. C'est pourquoi, nous avons monté ce groupe inter-bailleurs pour tester entre 10 et 20 fois chaque mode avec des ouvriers et des entreprises différentes », retrace Alban Charrier. Exemple d'interventions testées : percement d'un sol amianté avec un aspirateur spécifique (THE), avec une poche de gel piégeant les fibres, ou les deux, dépose de faïence avec colle amiantée…  La deuxième phase, incluant notamment des tests de retrait de canalisations en fibrociment, doit débuter en juin.  « L’intérêt de ce projet est aussi de mobiliser nos prestataires, souligne Alban Charrier. Nous leur avons imposé dès 2012 de justifier des formations réglementaires (SS4), puis nous leur avons demandé leurs modes opératoires avant, donc, à partir de 2015, de les accompagner pour les tester. »Fabian Tubiana* Elogie, RIVP, Batigère, Siemp, Adoma, Emmaüs Habitat, ICF La Sablière et OPH Montreuil.