Une nouvelle étape du projet "Chrono en marche" vient d'être franchie à Grenoble. Avec Transdev et l'exploitant de transports collectifs Sémitag, cette métropole lance une expérimentation sur la mobilité dans l'un de ses quartiers les plus en renouveau (Bouchayer-Viallet), une ancienne friche industrielle devenue un quartier d'affaires et un lieu de vie. Il s'agit d'y encourager, d'y faciliter durant six mois les déplacements des piétons via une signalétique colorée, des panneaux et du marquage au sol. Cette actualité fait écho à la stratégie et à cette forme d'innovation douce, très centrée sur ses habitants, que cultive la collectivité grenobloise.Innover en lien avec l’usagerAprès avoir dit non à la publicité, il eût été en effet surprenant que Grenoble tapisse son territoire de capteurs et cède aux sirènes d'une innovation techno centrée ! Budget participatif, indicateur de bien-être, modération de la vitesse, transport par câble et recours possible à des votations citoyennes : tournée vers l’usager, l'innovation y est synonyme d’apaisement et non d’accélération. L’écosystème des start-up (Digital Grenoble) et de la recherche (Inria, Laboratoire de glaciologie) n’en est pas moins dynamique. Côté transition énergétique, Grenoble est dans une logique de partenariat européen, de partage de savoir-faire avec d'autres villes comme Amsterdam (projet City-zen) ou Oslo (projet ZenN). Du champ libre est laissé aux constructeurs comme Bouygues pour développer avec le bailleur de l'agglo des projets sortant de l'ordinaire, notamment d’habitat collectif autonome en eau et en énergie (projet ABC). L’un des projets de la métropole sur le tourisme alternatif vient aussi d’être retenu par le ministère comme démonstrateur de la ville durable. « Cet écosystème est actif, mais le besoin d'expression citoyenne aussi, constate le chercheur et directeur de l'Institut de géographie alpine Luc Gwiazdzinski. Si bien qu'entre chercheurs, habitants et territoires des liens nouveaux se tissent, dans une forme d'innovation douce pour faire de la ville un démonstrateur au sens citoyen. En libérant son espace public de l'affichage publicitaire, elle a libéré une place symbolique pour des modes d'expression, d'information coconstruits avec les chercheurs et les habitants. »En interne dans ses services, cette innovation dans les usages est pilotée, suivie de près. La mission Ville de demain vient d'y être créée. Elle rapporte au maire Éric Piolle qui y voit « un moyen de construire la ville à partir de la capacité d’innovation des habitants ». C'est plus une plateforme qu'un outil de la ville : « Elle a été initiée par elle, mais se construit transversalement avec des acteurs d'horizons divers : entrepreneurs, associations et étudiants, précise son directeur Stéphane Letexier. À sa base, un think-tank. La Fabrique réunit les élus, leurs services et des acteurs locaux. Le but est de poser les orientations, de faire remonter les enjeux sur lesquels il faut innover, par exemple l'appropriation par les habitants des données publiques liées au climat et à la qualité de l'air. » Ce travail collectif débouchera sur des ateliers pour interpeller l'administration ou des appels à projets lancés au second semestre.  Morgan BoëdecCliquez ici pour retrouver l'intégralité des articles de ce dossier Ville durable