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Etalement urbain : du Nimby au Bimby

PUBLIÉ LE 3 JANVIER 2017
LA RÉDACTION
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C'est une bien belle histoire que ce travail d'étudiants passé en dix ans de la théorie à la pratique ! Deux chercheurs devenus architectes-urbanistes, David Miet et Benoît Le Foll, sont partis en 2005 d'une idée simple mais audacieuse pour lutter contre l'étalement urbain : construire de nouvelles maisons sur les terrains des maisons existantes ? Et donc suggérer à leurs propriétaires, dans des quartiers déjà bien desservis et équipés (voies, réseaux, commerces), de diviser leur parcelle pour y permettre l’ajout de nouvelles constructions. Ce qui revient à construire dans leur jardin. « A l'époque, l'enjeu de redensification des centres intéressait peu, se souvient David Miet. Pour avancer nous avons monté un projet de recherche public ». Bingo ! Financé à hauteur de trois millions d'euros sur trois ans par l'Agence nationale de la recherche, des bureaux d'études du ministère de l'Environnement, écoles d'architecture et collectivités s'y sont associés. « Au fil de nos travaux et entretiens auprès d'élus, de notaires et de promoteurs, nous avons découvert que le foncier à bâtir dans des quartiers existants est disponible en quantité si l'on tient compte du gisement constitué par ces jardins de maisons existantes ».Au premier abord, cela paraît saugrenu car qui voudrait d'un nouveau voisin dans son jardin ? Et quand bien même, qu'est-ce que cela changerait au problème du logement en France ? Pourtant les premières réalisations sortent de terre et une centaine de collectivités promeuvent la démarche. L'obstacle de l'acceptabilité sociale s'est vite posé. Pour le dépasser, ces chercheurs invitent à adopter une nouvelle façon de voir l'avenir des tissus déjà bâtis et à ne plus considérer les opérations d'urbanisme comme le seul moyen de produire du logement. Dans ce modèle, ce pouvoir n'est plus concentré mais entre les mains des habitants. Sur 14 millions de maisons individuelles situées dans des pôles urbains et couronnes périurbaines, ils estiment que si un propriétaire sur cent décide de diviser son terrain, quelques 150 000 terrains à bâtir seraient libérés dans des secteurs stratégiques. « Retraite, divorce, départ des enfants, les situations de vie changent, les modes de vie aussi, observe David Miet. Les maisons construites hier ne conviennent plus nécessairement aux usages d'aujourd'hui. Bimby offre l'opportunité à ceux qui le souhaitent d'adapter leur logement aux circonstances de la vie. Et c'est la vente d'une partie de leur terrain qui leur donnera les moyens de cette transformation ».Cas concret d'application : avec l'Ademe, le parc naturel régional du Vexin va renforcer grâce à cette démarche son incitation à la rénovation énergétique. Et motiver l'habitant qui, en plus des aides habituelles, pourra financer le reste à charge des travaux en cédant une partie de sa parcelle. Solvabiliser des ménages pour qu'ils puissent isoler est une possibilité. Chaque cas de figure est unique et toujours fondé sur l'initiative des propriétaires. Car il s'agit bien de patrimoine privé. Si des collectivités s'y intéressent, c'est en adoptant l'outil en parallèle d'autres existants, en l'employant de façon circonstanciée pour produire des logements et densifier par petites touches. C'est le cas de la ville de Périgueux (Dordogne). Avec l'entreprise d’urbanisme Villes Vivantes, fondée par le même David Miet, elle expérimente la démarche pour susciter des vocations. Un dispositif avec numéro vert et campagne de promotion a été mis en place. Les chantiers débutent. L'objectif de voir ainsi pousser quarante maisons, pour redensifier un peu cette ville qui n'a plus de foncier disponible, sera atteint.Dans le Maine-et-Loire, la communauté de communes de Moine-et-Sèvre vient aussi de convier ses habitants à rencontrer un architecte leur démontrant, maquette informatique à l'appui, toutes les possibilités d'évolution de leur parcelle. « Dans le Val-d’Oise, Bimby suscite de l'enthousiasme, ajoute Astrid Tanguy à la direction territoriale Île-de-France du Cerema. Le concept a l’avantage d’associer les habitants à la réflexion sur l’évolution du tissu urbain. Il plaît et interpelle. Seul ce dialogue constructif avec les habitants permet de satisfaire les besoins individuels lorsqu’ils convergent avec les besoins collectifs ». D'où l'intérêt de le tester à l'occasion de la révision d'un PLU. Un choix fait par la commune de Bouluc (Haute-Garonne). Pour réviser le sien elle a glissé l'idée dans son cahier des charges de consultation de maîtrise d’œuvre. « Cent collectivités, c'est bien. Mais il faut aller plus loin pour faire de Bimby un concurrent plus féroce au modèle dominant de l'extension pavillonnaire », ambitionne David Miet.  Morgan Boëdec
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