Le document fait pas moins de 550 pages. Un an et demi aura été nécessaire à son élaboration. Le 9 avril dernier, la Métropole du Grand Paris (MGP), représentée par Patrick Ollier et Daniel Guiraud, respectivement président et vice-président, a présenté officiellement son Plan Climat Air Energie, au théâtre du Garde-Chasse, aux Lilas (Seine-Saint-Denis), à l’est de la capitale. L’objectif de ce plan ? « Construire ensemble, avec les institutionnels, les associtatifs, les citoyens, les entreprises et les acteurs de la recherche, le Grand Paris 2°C ». Dans les faits, il s’agit de doter la collectivité – qui regroupe 7 millions d’habitants répartis sur 131 communes – d’un cadre d’action et des moyens nécessaires pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 et faire face aux effets du déréglement climatique.
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1,4 million de Franciliens exposés à des concentrations anormalement élevées de dioxyde d’azote et de particules fines
Conçu dans le droit-fil de l’Accord de Paris sur le climat, qui vise à contenir le réchauffement climatique global en-deçà des 2°C, le Plan métropolitain s’articule autour de cinq objectifs prioritaires : atteindre la neutralité carbone en 2050 en diminuant de 80 % les émissions de gaz à effet de serre ; accroître la résilience de la métropole en intégrant les risques climatiques dans « une nouvelle approche de la ville » ; améliorer rapidement la qualité de l’air en visant le respect, avant 2030, des niveaux de concentration de polluants atmosphériques recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ; réduire la consommation d’énergie finale de 50 % par rapport à 2005 – notammment dans les secteurs résidentiels et tertiaires et les transports – ; et porter la part des énergies renouvelables et de récupération (éolien, photovoltaïque, géothermie, biomasse, etc.) à 60 % de la consommation finale – dont au moins 30 % d’énergies produites localement.
La mise en œuvre de cet éventail de mesures s’avère aujourd’hui impérative pour la MGP. En effet, pour l’heure, seuls 5 % de l’énergie finale consommée en Ile-de-France est d’origine renouvelable. En outre, près de 1,4 million de Franciliens ont été exposés en 2016 à des concentrations anormalement élevées de dioxyde d’azote (NO2) et de particules fines PM10. En cause ? Les transports routiers mais aussi le chauffage au bois. « Le Plan Climat Air Energie Métropolitain n’est pas inscrit dans le marbre. Il s’agit d’un document de base, dont le statut est évolutif en fonction des résultats que nous obtiendrons au vu des objectifs que nous nous sommes fixés », conclut Daniel Guiraud.