La Communauté urbaine de Dunkerque (CUD) a été pré-sélectionnée, avec 23 autres candidats, pour devenir un « Territoire d’innovation de grande ambition » (Tiga). Cet appel à manifestation d’intérêt vise à accompagner les collectivités locales dans leur transformation économique et énergétique. Dunkerque souhaite devenir « un démonstrateur de l’industrie du XXIe siècle ». Explications avec Patrice Vergriete, maire de Dunkerque et président de la CUD.
Quel est le projet défendu par la Communauté urbaine de Dunkerque ? Avec l’appel à manifestation d’intérêt « Territoire d’innovation de grande ambition » (Tiga), nous ambitionnons, avec tous nos partenaires, de faire du Dunkerquois un démonstrateur de l’industrie du XXIème siècle, avec notamment le souci constant d’améliorer la qualité de l’air des habitants. L’idée est de « booster » l’innovation à l’échelle du territoire pour accélérer notre nécessaire transition écologique et énergétique. Dunkerque a une longue histoire industrielle. Pour nous, l’enjeu est donc d’adapter l’industrie d’aujourd’hui aux enjeux environnementaux, énergétiques et climatiques actuels. Pour ce faire, nous devons notamment revoir en profondeur notre organisation urbaine et industrielle.
Comment ? Cela fait depuis les années 1990 au moins que tous les acteurs locaux – élus, industriels, citoyens, etc. – sont engagés en faveur d’une dynamique territoriale visant à l’émergence d’une « écologie industrielle ». Par exemple, l’entreprise Ecocem, implantée sur le Grand Port Maritime de Dunkerque, réemploie le laitier moulu des hauts-fourneaux issu du site d’Arcelor Mittal pour produire du ciment bas-carbone. Nous soutenons également le développement des énergies renouvelables (EnR). Un parc éolien offshore, de 70 km² pour une production électrique de 500 MW, verra prochainement le jour au large des côtes dunkerquoises. Le résultat de l’appel d’offres lancé pour sa construction sera rendu public à la mi-2019. Avec l’appel à manifestation d’intérêt « Tiga », nous désirons désormais aller plus loin.
C’est-à-dire ? Nous voulons bénéficier des financements attendus – soit plusieurs dizaines de millions d’euros – pour renforcer les synergies industrielles au niveau local. Trois pistes ont été définies, dans les domaines de l’économie circulaire, de l’hydrogène et donc de la qualité de l’air. En ce qui concerne l’économie circulaire, l’objectif est que les déchets des uns deviennent des ressources pour les autres. Avec l’hydrogène, l’idée est à la fois d’alimenter notre réseau de gaz de ville, de permettre le stockage des EnR et enfin de favoriser la « mobilité verte ». Concernant la qualité de l’air, il s’agit là – avec notre partenaire Suez – de traiter la pollution à la source, tout en anticipant les nuisances, pour à la fois les éviter et en informer les habitants.