Val’hor, l’interprofession française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage entend faire du végétal une composante de la transition écologique. Rencontre avec Jean-Marc Vasse, le délégué général de Val’hor.
EM.fr : Pouvez-vous dresser un état des lieux de la filière ? J.-M. V. : La filière française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage rassemble 53.000 entreprises, dont l’activité va de la production des semences jusqu’à l’entretien des parcs et jardins. Nous faisons travailler 170.000 personnes pour un chiffre d’affaires total de 14 milliards d’euros.
EM.fr : Quels sont les enjeux auxquels sont confrontés les professionnels du végétal ? J.-M. V. : Aujourd’hui, tout le monde demande de la végétalisation, donc nous nous inscrivons incontestablement dans l’air du temps. Toutefois, notre appareil de production est fragile car il est très fortement soumis à la concurrence, tant européenne qu’internationale puisque la moitié des végétaux consommés en France est importée. Le marché est mondialisé pour la fleur coupée, européen pour les plantes fleuries en pots et pour les pépinières. Ce marché mondialisé n’est pas soumis à la politique agricole commune. Nos entreprises ne bénéficient pas des aides comme les agriculteurs. Il existe dont une fragilité réelle de l’appareil de production et de ses 3600 entreprises.
EM.fr : Quelles sont les solutions pour remédier à cette situation ? J.-M. V. : Nous bénéficions déjà la demande soutenue de quelque 20 millions de jardiniers. Celle aussi des commanditaires que sont les collectivités, les communes, les Départements, les Régions, les bailleurs sociaux et les entreprises qui, elles aussi, passent commande de végétaux. Outre ce soutien lié à la demande, nous tentons d’organiser et d’identifier la production française comme une production responsable. Nous avons mis en place le label Plante bleue. À ce jour, la moitié de la production française est labellisée Plante bleue ou MPS (Milieu Programma Sierteelt), deux outils de certification d’entreprises pour la responsabilité environnementale et sociale de leurs pratiques. Nous tentons aussi de valoriser la production française avec le label Fleur de France, notamment à travers le développement des circuits courts de commercialisation, ce qui suppose une répartition homogène des producteurs sur l’ensemble du territoire.
EM.fr : Comment les entreprises de la filière ont-elles traversé la crise sanitaire ? J.-M. V. : Ça a été très difficile et chacun s’étant interrogé sur ses pratiques. L’appétence des consommateurs à la fin du confinement nous a confortés dans la poursuite de la communication sur l’importance de s’entourer de végétaux. D’ailleurs, nous allons nous inscrire dans le plan de relance gouvernemental. Le végétal et les infrastructures vertes sont une des solutions à la transition écologique. Nous plaidons pour une ville plus nature et tentons d’inciter les acteurs publics à recourir aux infrastructures vertes et à mobiliser les jardiniers. Dans une ville, seuls 20% des espaces verts sont publics, le reste relève du domaine privé. Il faut une mobilisation d’ensemble pour assurer la transition écologique, pour diminuer la chaleur dans les villes. Nous souhaitons donc nous inscrire dans le plan de relance et apporter nos compétences pour réaliser cette transition.