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TERRITOIRES

La surface agricole par habitant a baissé de 56 %

PUBLIÉ LE 22 FÉVRIER 2022
A.A
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La surface agricole par habitant a baissé de 56 %
D'après l'étude 1.9 million de fermes ont disparu depuis 1955. Crédit : Pixabay
A l’occasion de la 58ème édition du Salon International de l’Agriculture qui se tient du 26 février au 06 mars, Terre de Liens tire la sonnette d’alarme sur l’état des terres agricoles en France. Pour le mouvement, « il est urgent d’agir pour mieux préserver et partager la terre ».

Artificialisation, dégradation des sols, ultra-spécialisation des fermes et non-renouvellement des générations paysannes... le mouvement Terre de Liens alerte dans son premier rapport sur les risques qui pèsent sur la terre. Avec 52 % du territoire national recouvert par les terres agricoles, contre 72 % en 1950, la France dispose de la plus grande surface agricole de l’Union européenne. Pourtant, l’artificialisation continue de grignoter ces espaces : « Chaque année, c’est une surface équivalente à la capacité à nourrir une ville comme le Havre qui est perdue », peut-on lire dans le rapport.

En France, la surface agricole par habitant a baissé de 56 %. « La part produite sur notre territoire pour l’alimentation de chaque français repose aujourd’hui sur 44 hectares. Elle se réduira à 35 hectares en 2050 si les tendances se poursuivent », s’inquiète Terre de Liens dans le rapport. 

Incitation à l’artificialisation ?

Les terres agricoles « moins bien protégées que les espaces naturels et forestiers sont les premières victimes » de l’artificialisation des sols. « Entre 2006 et 2014, les deux tiers de l’artificialisation se sont effectués aux dépens de terres agricoles », précise l’étude. Ce phénomène concerne en particulier des terres périurbaines présentant des caractéristiques agricoles et disposant des ressources en eau.

D’après le rapport, la pression sur ces terres est constante. Lorsqu’elles sont laissées en friche, celles-ci font l’objet d’une spéculation. Dés lors, un mécanisme plus vicieux s’installe, « qu’avant même leur artificialisation, le prix de ces terres susceptibles de devenir constructibles, les rend incompatibles avec une installation agricole ». L’envolée du prix des terres déroule ainsi un tapis rouge pour le béton au détriment des terres agricoles. Le Département du Var est concerné par cette logique au sein duquel « le potentiel de terres agricoles aujourd’hui non cultivées est ainsi estimé à 32 700 hectares, soit 45 % de la surface agricole utile du département ».

Outre la disparition de terres nécessaires à l’alimentation nationale, le rapport précise que ce phénomène d’artificialisation a des conséquences étendues dans le temps. « 1 000 ans sont aujourd’hui nécessaires pour constituer 1 cm de terre fertile », souligne l’étude. Il faut déconstruire, dépolluer, désimperméabiliser, décompacter, et réintroduire de la végétation, le processus est long et périlleux pour retrouver la capacité naturelle d’un sol. « Les coûts sont estimés entre 90 et 300 € par mètre carré de terre, soit pour les 570 km artificialisés par an en France, un coût entre 50 et 170 milliards d’euros ».

Concentration des fermes agricoles

Entre 1988 et 2020, la surface moyenne des fermes françaises est passée de 24 à 69 hectares tandis qu’1.9 million de fermes ont disparu depuis 1955. Ces chiffres alarment sur les phénomène de concentration des terres agricoles en un nombre plus faible de fermes : les grandes exploitations d’une surface moyenne de « 136 hectares (190 terrains de foot), quasi inexistantes il y a 60 ans, représentent aujourd’hui 1 ferme sur 5 et couvrent 40 % du territoire agricole métropolitain ».

Cette concentration des terres pousse à des « logiques destructrices ». Au-delà des conséquences néfastes sur les terres, c’est le « renouvellement des générations paysannes qui est en jeu » s’alarme Terre de Liens. Cette tendance à l’agrandissement rend les fermes intransmissibles et constituerait une barrière au renouvellement des générations paysannes.

« Faiblesse des capitaux face à des fermes devenues trop grandes pour être reprises ; absence d’ancrage local dans un monde agricole dominé par la force des réseaux et l’existence d’un marché souterrain de la terre ; inadéquation entre des aspirations environnementales et sociétales et la réalité des fermes françaises le plus souvent construites sur un modèle productiviste, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour que le renouvellement des générations d’agriculteurs soit à l’arrêt. »

Une opportunité à saisir pour la transition agro-écologique

De plus, cette dynamique de concentration des terres « va s’emballer » avec le départ à la retraite prévu d’un nombre important d’agriculteurs au cours des dix prochaines années. « Plus de 5 millions d’hectares vont changer de main, soit près de 20 % des terres agricoles de France métropolitaine », souligne le rapport.

Cette future libération de terres pourrait être une « opportunité pour engager l’agriculture française sur la voie de la transition agro-écologique ». Néanmoins, sans une intervention des pouvoirs publics, ces terres agricoles libérés « iront majoritairement agrandir les fermes voisines au risque d’une fuite en avant de la taille des fermes et de la pérennisation d’un modèle agricole insoutenable pour l’environnement ».

Des recommandations pour préserver la terre

A l’approche des élections présidentielles, Terre de Liens appelle les candidats à se saisir de cet enjeu pour préserver la terre agricole. Le mouvement recommande également une grande loi sur les terres agricoles bâtie autour de quatre principes :

- Faciliter l’accès aux terres aux personnes porteuses de projets agricoles ;
- Favoriser des pratiques agricoles vertueuses ;
- Préserver les terres agricoles et leur usage agricole ;
- Développer une gouvernance démocratique et transparente des terres agricoles.
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