La flambée des prix de l’énergie somme les municipalités à interroger leur propre consommation énergétique. La mairie de Paris dévoile que ses services publics représentent 2 % des consommations du territoire, voire 3 à 4 % en comptant la gestion déléguée. Malgré une baisse de leur consommation, « la hausse des coûts de l’énergie (près de 50 %) pourrait coûter 30 à 34 millions d’euros supplémentaires à la Ville cette année ». Alarmée par ces chiffres, la municipalité active trois leviers pour être plus économe en énergie.
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Consciente de l’occupation des bâtiments par différents publics, la Ville appliquera la mesure « de façon raisonnée et différenciée » et ne concernera pas les EHPAD ou autres bâtiments accueillant des publics sensibles comme les crèches. Elle mettra ainsi en place un réseau de « référents sobriété énergétique » qui permettra une mise en œuvre adaptée et un suivi par bâtiment.
Deuxième volet : le décalage de la période de chauffe. Paris décale d’un mois la saison de chauffe hivernale aux vacances de la Toussaint pour les bâtiments administratifs et retarde également de 30 minutes la mise en chauffe le matin. Le troisième axe concerne l’intensité de l’éclairage avec une extinction de tous les éclairages ornementaux des façades extérieures et des monuments municipaux dès 23h à partir du 23 septembre. Cette mesure ne s’applique pas pour l’éclairage public. La Tour Eiffel verra, à partir du 23 septembre, ses lumières s’éteindre dès 23h45, alors que son illumination durait jusqu’à 1h du matin (2h du matin pendant les mois d’été).
D’après la mairie de Paris, l’ensemble de ces mesures lui permettra d’atteindre 60 Gwh d’économies d’énergie, « soit pour le patrimoine de la Ville plus de 80 % de l’objectif de 10 % d’économie demandé au niveau national pour cet hiver ».
Mobilisation du tertiaire
Outre la consommation des acteurs publics, la mairie rappelle que le secteur tertiaire est également responsable « de plus de la moitié des consommations du territoire parisien ». Les consommations énergétiques du territoire se répartissent entre les copropriétés privées (40 %), les bureaux (16 %), les commerces (10 %), le parc social (9 %), l’État (7 %) et les hôtels, cafés et restaurants (6 %).
Pour mobiliser les acteurs privés, la ville organisera mi-octobre une réunion avec les grands consommateurs afin de suivre la trajectoire appliquée par la mairie pour ses bâtiments, celle de baisser les consommations d’au moins 10 %.
Rénovation thermique des bâtiments
Par ailleurs, la Ville de Paris amplifiera la rénovation énergétique des bâtiments publics. Elle cite notamment la rénovation de 20 groupes scolaires, 8 collèges et 2 piscines dans le cadre de Contrats de Performances Énergétiques (CPE), et la rénovation énergétique de 5 000 logements sociaux par an. Ces actions sont accompagnés d’un volet préventif avec la mise en place en novembre d’un « Service Local d’Intervention pour la Maîtrise de l’Énergie » et d’un fonds d’aide aux petits travaux de 400.000 euros. Dans ce cadre, 1 200 visites à domicile sont programmées (diagnostics énergie et accompagnement).
Au-delà des travaux de l’ensemble du patrimoine de la Ville de Paris (crèches, gymnases, bibliothèques, bureaux), Paris renforcera la rénovation de l’éclairage public en investissant 286 millions d’euros pour le remplacement de 44.000 luminaires. Cela permettra d’atteindre une baisse des consommations de 60 % en 2030 par rapport à 2004.