C’est la première fois qu’un pays est invité à voter sur l’encadrement de l’économie pour le respect des limites planétaires.
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Les discussions autour de cette initiative ont commencé en 2020. « L’objectif était de s’attaquer à la racine du problème. Il est évident qu’il nous fallait une initiative d’ordre économique », explique Margot Chauderna, coprésidente des Jeunes Vert·e·x·s, parti à l’origine de la proposition.
L’exécutif et le Parlement disent « non »
Le Conseil fédéral et le Parlement se sont prononcés contre l’initiative. « Elle entraînera de nouvelles prescriptions et interdictions qui réduiront fortement la consommation, affaibliront l’économie et provoqueront un renchérissement de nombreux produits et services », a développé le Conseil Fédéral sur son site internet. Il mentionne également la « brièveté du délai », qui nécessiterait de « prendre des mesures radicales ».
« ll est absurde de mettre la compétitivité avant la durabilité, réagit Margot Chauderna. En visant la croissance infinie, on grignote les ressources, jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus. L’économie doit pourtant garantir le bien-être de la population. En Suisse, nous avons les moyens, nous sommes l’un des pays les plus riches au monde ! Nous avons tout pour être à l’avant-garde ».
Selon un sondage réalisé par le journal 20 minutes et Tamedia en décembre, le « non » l’emporte largement, avec 67 %, contre seulement 32% de « oui ». Margot Chauderna souligne la difficulté à occuper la scène médiatique : « Cette initiative est portée par des jeunes entre 15 et 30 ans. Nous sommes moins pris au sérieux. Nous avons par exemple dû forcer la main pour organiser de vrais formats de débats dans les médias », explique-t-elle.
Elle reste néanmoins optimiste. « C’est un gros projet, et nous avons quand même obligé Albert Rösti, à la tête du Département fédéral de l’environnement et ex-lobbyiste pour l’énergie fossile, à discuter des limites planétaires. Cette initiative a aussi permis de faire de la vulgarisation ».