Comment intégrer la biodiversité dans la stratégie des entreprises ? Question difficile à laquelle a tenté de répondre la société de conseil en biodiversité Gondwana, dans une étude publiée en octobre. La première du genre en France. « Nous avons mené une cinquantaine d'interviews et enquêté durant six mois auprès de 80 entreprises nationales et internationales », explique Véronique Dham, directrice générale. Le document imprimé sur papier recyclé dresse un état des lieux, toujours aussi inquiétant, puis pointe le manque d'engagement des entreprises hexagonales sur le thème. Pourtant, s'intéresser sérieusement à la question serait, pour elles, un moyen de se démarquer de la concurrence, de rationaliser leurs besoins en matières premières et de ménager leur « risque réputationnel », en clair leur éviter de coûteuses campagnes de dénonciation par les ONG... L'étude s'arrête ensuite sur une série de conseils et de bonnes pratiques : désigner un porte-parole, évaluer ses impacts, définir une stratégie globale, un plan d'action... L'auteur s'appuie notamment sur les cas de quinze entreprises nationales et internationales impliquées à divers degrés, de Nature et Découvertes à Rolex en passant par Pierre et Vacances, McDonalds ou Ikea. Ironie du sort, le vendeur de meubles suédois cité pour inclure « la biodiversité au coeur de sa stratégie de fidélisation clientèle » a récemment soulevé la polémique à propos d'un projet d'entrepôt qu'il nourrissait sur un site d'une grande richesse écologique à Fos-sur-Mer... Pour Gondwana, la préservation de la biodiversité reste le prochain chantier environnemental des entreprises. Le cabinet de conseil lancera au début de l'année un programme spécial de formation continue.