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BIODIVERSITÉ

3-DES QUARTIERS PLUS BLEUS

PUBLIÉ LE 1er FÉVRIER 2010
LA RÉDACTION
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D'abord engagées sous couvert de la haute qualité environnementale des bâtiments, puis amplifiées par les engagements du Grenelle et le concours Écoquartier, les opérations d'aménagement durable fleurissent dans les villes françaises. Et la gestion intégrée des eaux pluviales, qui se développe pour répondre aux contraintes d'urbanisme, y trouve un terreau fertile. La mise en oeuvre de techniques alternatives sur un nouveau projet d'aménagement devient alors non seulement une opportunité pour la collectivité maître d'ouvrage, mais également pour les aménageurs. « Les enjeux de l'aménagement rejoignent ceux de la gestion de l'eau. Ce qui nécessite de décloisonner les compétences, davantage d'interactions entre les services de la ville en charge de l'assainissement et de l'urbanisme et par l'intégration de nouveaux acteurs, paysagistes, architectes urbanistes et aménageurs », analyse Bernard Chocat, professeur en hydrologie urbaine à l'Insa de Lyon. Face à cette tendance, certains bureaux d'études, qui ont fait du pluvial intégré à l'aménagement une culture maison, affichent un certain scepticisme. « Au-delà d'une valorisation de l'espace public, les techniques envisagées doivent rester cohérentes avec la nature du site. Créer un plan d'eau pour le stockage du pluvial sur un sol qui infiltre ou préconiser des réseaux sous les noues est totalement contre-productif », souligne Grégoire Jost, chargé d'affaires chez Sinbio, bureau d'études techniques en environnement. « Tout le monde voudrait mettre de l'eau dans ses projets. Mais encore faut-il avoir les connaissances et surtout l'expérience nécessaires pour assurer une maîtrise d'oeuvre à la hauteur du sujet », juge Michel Benard, directeur du bureau d'études Infra Services, l'un des premiers à introduire la gestion intégrée du pluvial dans les lotissements. « Depuis les années 1990, nous viabilisons l'espace public avec l'eau comme fil conducteur. Pour chaque nouveau quartier d'habitations, notre principe de base est d'éviter de faire passer l'eau dans les tuyaux en respectant son cheminement naturel. Par exemple, au lieu de construire un bassin de stockage collectif pour un lotissement, l'eau est infiltrée à la parcelle dans les jardins. À efficacité technique équivalente, on peut gagner sur les terrains et limiter les investissements avec des économies atteignant jusqu'à 15 % du budget global d'une opération, intégration paysagère en prime. » Les paysagistes, de plus en plus sollicités sur la conception des projets, travaillent dans une logique d'intégration croissante. Comme en témoigne Didier Larue, architecte paysagiste qui a fondé son Atelier LD en y associant les compétences d'ingénieurs. « L'idée, c'est vraiment de se placer en conception globale et de maîtriser la technique derrière le concept. » Souvent menée dans le cadre d'une approche environnementale de l'urbanisme (AEU) imposée par le maître d'ouvrage dans de nombreux quartiers durables, la prise en compte du pluvial évolue du fait de son interaction avec l'urbain. « La vision séquencée de la conception, avec tout d'abord l'urbaniste qui dessine ses voiries et ensuite seulement le bureau d'études qui crée les réseaux en dessous, est mise à mal. Pour une vraie intégration du pluvial, il faut mener les différentes études de front », analyse Grégoire Jost. En outre, les cibles changent. Après avoir investi le périurbain qui autorisait des techniques plus rustiques, c'est le tissu urbain dense qui motive actuellement les professionnels. « Les gros enjeux portent sur l'adaptation au tissu urbain dense via des projets moins extensifs, en multipliant les approches. Sur l'écoquartier du Raquet, à Douai, nous avons créé un canal pour stocker les eaux pluviales et diversifié les techniques d'infiltration. Elle se fait par chaussées réservoirs et dans plusieurs parcs à vocations différentes : sportive, horticole, forestière... », décrit Didier Larue, qui participait au projet. En Seine-Saint-Denis où les contraintes d'urbanisme balisent le pluvial dans près de quarante communes, la Sem, Séquano Aménagement, est une habituée de la gestion alternative du pluvial qu'elle pratique main dans la main avec le conseil général. Sur le projet des Docks de Saint-Ouen, l'une des plus grosses ZAC aux portes de Paris (100 ha), l'aménageur public a décidé de faire son quartier durable. Déclinaison sur l'eau pluviale : un rejet en Seine après passage dans des noues végétalisées ou minéralisées et dans des bassins filtrants plantés pour la rétention et le traitement ; l'eau stockée sera utilisée pour l'arrosage des voiries et des espaces verts. « En remettant l'eau en surface, on anime l'espace public et on favorise la biodiversité du site. Un atout quand on vise plusieurs cibles environnementales. À l'inverse, il y a des arbitrages à faire en toiture entre les panneaux solaires et la végétalisation, observe Bertille Bourdellon, chef de projet sur la ZAC des Docks de Saint-Ouen. Il est aussi important de rappeler à la ville qu'elle récupérera la gestion et l'entretien des espaces publics, et donc des ouvrages d'eau pluviale. Entre les services des espaces verts, de la voirie et de l'assainissement, le choix n'est pas toujours simple. » Côté sensibilisation, la pédagogie n'est pas à négliger. « À la réservation du terrain, il est important d'expliquer aux acquéreurs pourquoi ils ont des cuves de récupération d'eaux de pluie dans leur jardin, ce que sont les noues et l'importance de préserver leurs emprises devant leurs terrains », précise Stéphane Leprête, directeur général de Nexity Foncier Conseil. L'aménageur lotisseur du groupe Nexity, qui s'investit sur la question depuis dix ans, s'est fixé comme objectif l'absence de rejet dans le réseau dans tous ses projets d'ici à deux ans. Reste un point sensible. Si la gestion alternative est sans conteste un choix économique attractif pour un maître d'ouvrage à comparer à la solution du réseau, paradoxalement en France cette solution n'avantage pas les maîtres d'oeuvre qui la proposent, rémunérés au pourcentage des travaux réalisés. Pour une technique qui valorise l'aménagement urbain, difficile d'imaginer qu'elle ne valorise pas plus ses concepteurs.
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