Premier printemps pour les quelque 2 000 arbres plantés en ce début d'année sur la parcelle de 33 ha que l'Institut polytechnique Lasalle-Beauvais réserve à l'agroforesterie, une pratique ancestrale qui marie arbres et cultures aux bénéfices croisés de la productivité et de la biodiversité (lire EM n° 1636, p. 36). « La cinquantaine de parcelles françaises ainsi cultivées se situent surtout dans l'Ouest et le Sud-Ouest. Nous disposons désormais d'un terrain d'expérimentation suffisamment vaste pour étudier les bénéfices et les limites de l'agroforesterie dans le Nord du pays », explique David Grandgirard, enseignant-chercheur en écophysiologie végétale. L'objectif du projet, soutenu par la Région, est de sensibiliser les agriculteurs locaux, mais aussi de produire et de vendre du bois d'oeuvre : alisiers, merisiers, cormiers, érables, etc. « Nous avons opté pour une densité assez élevée de 80 arbres à l'hectare pour obtenir du bois de haute qualité. Coût : un peu plus de 1 000 euros par hectare », précise Benoît Lepers, responsable des projets Ferme. Ces arbres sont plantés en ligne sur des bandes enherbées qui encadrent des cultures céréalières. Deux enseignants-chercheurs et une quinzaine d'élèves étudieront progressivement, grâce aux différents témoins agricoles et forestiers mis en place, l'impact du mode de culture sur la biodiversité locale, les continuités écologiques ou encore le bilan carbone des parcelles. Des partenariats nationaux et internationaux sont en passe d'être tissés avec d'autres écoles d'ingénieurs.