Certaines fonctionnalités de ce site reposent sur l’usage de cookies.
Les services de mesure d'audience sont nécessaires au fonctionnement du site en permettant sa bonne administration.
ACCEPTER TOUS LES COOKIES
LES COOKIES NÉCESSAIRES SEULEMENT
CONNEXION
Valider
Mot de passe oublié ?
Accueil > Actualités > Biodiversité > Développement durable
BIODIVERSITÉ

Développement durable

PUBLIÉ LE 1er JUIN 2012
LA RÉDACTION
Archiver cet article
Toute l'information de cette rubrique est dans : Environnement Magazine
Le magazine pour les acteurs et décideurs du développement durable et des métiers de l’environnement.
Les générations futures n'avaient qu'à être là avant ! » « Sauvons la Bourse, pas les ours ! », « Cyclistes = terroristes ! »... À Paris, Lyon et Marseille, les jeunes gens du Réseau français des étudiants pour le développement durable (Refedd) ont ironiquement fait entendre leur voix à l'occasion de fausses manifestations anti-écolo organisées au début du printemps. Un joyeux bazar qui traduit admirablement l'effervescence qui touche, autour du développement durable, l'enseignement supérieur français. Cela a commencé, il y a une petite dizaine d'années, avec l'intégration progressive du concept dans les programmes d'enseignement et de recherche des facultés et des grandes écoles. Mais le passage aux travaux pratiques, c'est-à-dire à une réelle gestion durable des campus, tarde à venir. En la matière, la France est loin d'être major de promo ! Témoin, le classement international Greenmetric Ranking of World Universities qui place le premier français, l'université de Bretagne-Sud, au 69e rang sur 178 et, pour sa première apparition, l'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines ( UVSQ) au 108e. Sans être de véritables cancres, nos universités et grandes écoles décrochent tout juste la mention passable à l'échelle mondiale, notamment face aux réputés campus nord-américains. Dans la classe France, elles occupent même plutôt les places du fond. Leur prise de conscience reste tardive par rapport aux collectivités et aux entreprises, qui en sont globalement à l'application de mesures concrètes prévues dans leurs agendas 21, plans d'action ou autres chartes, et qui en ont bien compris l'intérêt pour la planète, leur image de marque et leurs budgets. Les universités pâtissent, à leur décharge, d'une inertie due à leur taille et à leurs structures administratives, tandis que les grandes écoles ont longtemps vécu hors-sol, dans leur bulle d'excellence. Et les deux sont rarement propriétaires des bâtiments, souvent des passoires thermiques, qui les abritent. Certes, les initiatives se multiplient. Mais, elles restent ponctuelles et sont souvent restreintes à une ou deux thématiques. « En France, les réalisations sont nombreuses, mais la politique globale ne suit pas », observe la Franco-Américaine Tashina Giraud, responsable développement durable du groupe Euromed Management. Parmi les initiatives, notons les efforts de sobriété énergétique de Nancy-1 ou Paris- 7, les actions en faveur de la biodiversité de l'École nationale vétérinaire de Toulouse ou de l'université catholique de Lille, la cartographie des déchets de l'université d'Angers, les vélos électriques en libre-service de Skema Business School ou encore la chaufferie au bois et le réseau de chaleur partagé par quatre établissements sur le site de la Chantrerie, dont l'École des mines de Nantes et un laboratoire. « Au départ cantonnée à l'énergie ou aux déchets, la palette des sujets traités s'est peu à peu élargie aux déplacements et aux aspects sociaux », témoigne Élodie Rochelle, chargée de mission chez Graine de changement, l'association à l'origine en 2006 du réseau Campus responsable, qui publiera à la fin de l'année la troisième édition de son guide de bonnes pratiques et lance ce mois-ci un label pour les Restos U. Alors, comment discipliner, structurer les actions de ce secteur plein de bonne volonté ? Comment faire sortir, encore un peu plus, l'enseignement supérieur de sa logique de campus, de sa tour d'ivoire ? Quelles évolutions nécessaires, quels outils à utiliser pour améliorer leur empreinte environnementale en profitant des synergies et des compétences que leur offrent leurs voisines, les entreprises et collectivités de leur territoire ? D'abord, mettre de côté les querelles intestines. C'est l'exploit réussi par les représentants de deux instances en compétition permanente : la Conférence des présidents d'universités ( CPU) et celle des grandes écoles ( CGE). Objectif commun : faire respecter... la loi. Passé relativement inaperçu, l'article 55 de la loi Grenelle 1 du 3 août 2009 demande en effet aux établissements d'enseignement supérieur d'élaborer « un plan vert pour les campus », en indiquant qu'ils « pourront solliciter une labellisation sur le fondement de critères de développement durable ». Sans davantage de précisions. Membres de la CPU et de la CGE ont donc oeuvré au sein d'un groupe de travail commun pour élaborer cet outil finalement équivalent à un Agenda 21 et préparer le futur label attendu pour la rentrée 2013. Résultat : un dispositif qui se compose d'un canevas du plan vert, reprenant les neufs défis de la Stratégie nationale du développement durable, et d'un référentiel, outil de pilotage de la démarche dont la première version a été testée entre octobre 2009 et juin 2010 par soixante-dix établissements avant la sortie d'une deuxième version en début d'année. « Parmi les 85 universités françaises, entre 50 et 55 sont déjà bien engagées dans la démarche. Beaucoup ont voulu montrer "patte verte" pour être sélectionnées dans le cadre de l'opération gouvernementale. Une bonne partie des grandes écoles hésitent encore. Sur les 220 établissements membres de la CGE, une centaine se sont engagés, mais à des niveaux variables », commente Jacques Brégeon, avec sa casquette d'ancien président de la commission développement durable de la CGE. Mais attention, le plan vert n'est pas que vert ! À travers les cinq axes qui le structurent, il ne s'intéresse pas qu'à la gestion environnementale d'un campus, mais aussi à la formation, à la recherche, à la stratégie et à la gouvernance ainsi qu'à la politique sociale et à l'ancrage territorial. « L'écogestion d'un campus est une chose importante, mais la première mission de l'enseignement supérieur n'est pas de réaliser des économies d'énergie ! En même temps, un établissement qui se contenterait de créer un mastère de développement durable n'aurait rien compris », raisonne Jacques Brégeon. Le plan vert est donc un outil qui doit apporter structure et cohérence d'ensemble aux multiples initiatives sociales ou environnementales, majeures ou anecdotiques, de l'enseignement supérieur. Deuxième point fondamental : piloter la démarche en impliquant personnels et étudiants et en établissant des passerelles avec le monde extérieur. À cet effet, « plus de la moitié des établissements ont nommé un ou plusieurs référents développement durable », jauge Christian Brodhag, directeur de recherche à l'École des mines de Saint-Étienne et ancien délégué interministériel au Développement durable. Ces personnes, profs ou responsables administratifs motivés, n'ont malheureusement souvent qu'une toute petite partie de leur temps à consacrer à cette fonction. Si leur nomination permet d'assurer l'interface avec les étudiants, il faut qu'il soit solidement appuyé par la présidence ou la vice-présidence. Comme les entreprises l'ont progressivement découvert, le service chargé du développement durable doit directement dépendre de la direction pour trouver son efficacité. Quelques établissements se donnent cependant davantage de chances de succès. L'université catholique de Lille, qui accueille 23 000 étudiants dans pas moins de six facultés et vingt écoles et instituts, créait ainsi dès juin 2007 son Institut du développement durable et responsable ( IDDR). Objectif : mettre en relation enseignants, chercheurs, étudiants, etc. pour définir et animer différents projets collectifs. À Nantes, l'université essaye de monter un réseau de référents. « Ce n'est pas évident, car les collaborateurs que nous avions formés aux enjeux du développement durable en créant un diplôme universitaire (DU) ont finalement intégré notre comité de pilotage », explique Gaëlle Bouchon, chargée de projet développement durable. L'université, 35 000 étudiants et 5 000 salariés répartis sur huit sites, est une des rares à disposer d'un agenda 21 (depuis novembre 2009). Pour le mettre en oeuvre : une mission Université 21, rattachée à la présidence qui compte, chose encore rare, deux emplois administratifs à temps plein. « Mais, nous ne pouvons pas porter tous les projets à deux, reprend Gaëlle Bouchon. Le développement durable implique la transversalité. » Dans les universités les plus engagées et dans certaines écoles, ces référents aident des associations d'étudiants à monter des projets. Mais, dans la majorité des cas, c'est à peine si les étudiants connaissent leur existence. « Dans les écoles de commerce, la culture de l'engagement associatif fait partie du cursus. Il est valorisé. À la fac, le lien avec l'administration n'est pas le même. Il est difficile d'y trouver un appui. Question de culture », juge Pauline Reybier, présidente du Refedd. À Marseille, les deux chargés de mission RSE de l'école Euromed Management n'hésitent pas à solliciter les étudiants, mais aussi la municipalité ou même leurs collègues des établissements voisins. « Le développement durable est véritablement fédérateur. À force de se croiser à Paris lors des réunions du groupe de travail commun à la CGE et la CPU, nous avons décidé de créer un réseau informel local », se félicite Tashina Giraud. Sous le soleil du tout nouveau Parc national des calanques, ce sont des initiatives étudiantes qui ont conduit à la mise en place du tri des canettes et des bouteilles, à l'installation de 300 m² de panneaux photovoltaïques ou de six ruches, en collaboration avec une association locale d'apiculteurs. « La ville cherche d'ailleurs d'autres entreprises intéressées pour créer un rucher pédagogique, avec un emploi à la clé. Le travail de deux étudiants sur les services rendus par les écosystèmes a débouché sur l'adoption en avril d'un plan d'action en faveur de la biodiversité. Un des projets consiste à créer, avec l'appui de la ville et de l'institut associatif Inspire, un sentier de découverte des calanques », reprend la responsable DD. Relation facilitée quand l'adjointe au maire chargée du cadre de vie est une ancienne de l'école ! Même schéma à Saint-Étienne Métropole, qui prépare pour 2013 un plan de déplacement campus, le premier en France à l'échelle d'une agglomération : la personne de l'agence d'urbanisme chargée du projet a fait sa thèse à l'école des Mines, désignée site pilote. « Nous ne nous sentons pas prêts à apporter une plus-value au territoire en matière de développement durable, assume, en revanche, Gaëlle Bouchon, à l'université nantaise. Mais cela évolue. Quand la communauté urbaine s'est engagée dans une politique "zéro phyto", cela a été pour nous l'occasion de travailler sur le sujet. Leur action a montré que c'était possible et nous a fourni des clés pour convaincre en interne. » L'esprit du plan vert va évidemment bien plus loin. Le canevas conseille ainsi, exemple parmi beaucoup d'autres, de « mettre en place une politique de prévention et de gestion des déchets en collaboration avec les collectivités territoriales et l'ensemble des acteurs du campus ». Tout juste sortie des presses, une brochure du ministère de l'Écologie adressée aux collectivités leur recommande ainsi de « s'appuyer sur le plan vert pour en faire un levier de collaboration » et « accompagner des stratégies communes de développement durable ». L'Association des villes universitaires de France ( Avuf) vient ainsi d'engager une réflexion avec le nouveau tandem CPU-CGE sur l'articulation entre plans verts et agendas 21.
PARTAGEZ
À LIRE ÉGALEMENT
Restauration de la nature : la loi européenne adoptée de justesse (et définitivement)
Restauration de la nature : la loi européenne adoptée de justesse (et définitivement)
Les élus de Nantes Métropole adoptent une charte reconnaissant l’importance des arbres
Les élus de Nantes Métropole adoptent une charte reconnaissant l’importance des arbres
Génie écologique : 50 000 postes à pourvoir d’ici 2030
Génie écologique : 50 000 postes à pourvoir d’ici 2030
Un président délégué pour la Fédération des Parcs naturels régionaux de France
Un président délégué pour la Fédération des Parcs naturels régionaux de France
Tous les articles Biodiversité
L'essentiel de l'actualité de l'environnement
Ne manquez rien de l'actualité de l'environnement !
Inscrivez-vous ou abonnez-vous pour recevoir les newsletters de votre choix dans votre boîte mail
CHOISIR MES NEWSLETTERS