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BIODIVERSITÉ

2 Bâtir la biodiversité positive

PUBLIÉ LE 1er JUILLET 2013
LA RÉDACTION
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Une toiture végétalisée, quelques ruches, et le tour est joué : votre bâtiment respecte la biodiversité ! La réalité n'est évidemment pas si simple, n'en déplaise aux nombreux maîtres d'ouvrage qui cèdent à l'effet de mode. Au-delà du décorum, intégrer réellement le vivant à un projet de construction ou de réhabilitation demande en effet d'apprécier l'état initial du site, d'aller chercher des partenaires spécialisés, de se renseigner sur les bonnes pratiques et de prévoir la gestion à venir. Emprunté au secteur de l'énergie, on voit aujourd'hui apparaître le terme de « construction à biodiversité positive » pour désigner un bâtiment ménageant autant ou plus de place à la nature qu'avant les travaux. « Installer des ruches ou des nichoirs n'a de sens qu'avec une vraie réflexion préalable. En matière de végétalisation, le choix des espèces est par ailleurs déterminant », prévient Véronique Dham, fondatrice de la société de conseil en biodiversité Gondwana, qui a no tamment accompagné sur le sujet les foncières Gecina et Post-Immo, le groupe Casino ou Bouygues Construction. Pour le guide technique Biodiversité et bâti publié l'an dernier par la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et le CAUE de l'Isère, « l'objectif est de créer des espaces d'accueil pour la biodiversité directement dans et sur le bâti et que ceux-ci s'intègrent aux trames vertes urbaines plus globales ». En créant la plus grande toiture végétalisée de Paris (6 800 m²) sur le centre commercial Beaugrenelle, qui rouvrira en septembre après un lifting complet, Gecina visait cet objectif. « La structure a été conçue pour supporter le poids de 40 cm de pleine terre. À la suite de l'audit sur la biodiversité réalisé par Gondwana avant le passage des marchés, la composition de la palette végétale a été adaptée pour attirer davantage d'oiseaux et d'insectes », retrace Jessica Faule, responsable de l'opération. Les travaux de réhabili tation du centre ont été menés par Bouygues Construction, qui a parallèlement défini sa propre stratégie sur la biodiversité, recruté trois écologues et qui prépare avec Deloitte une certification Biodiversité et immobilier. « Nous construisons à Boulogne-Billancourt un groupe scolaire entouré d'un mur végétalisé innovant composé de 1 450 blocs en béton. Dans certains, on trouvera des jardinières, dans d'autres des nichoirs pour oiseaux et insectes dont les dimensions et la disposition ont été définies par des écologues en fonction des espèces visées. Sur le toit, on trouvera une forêt de 1 500 m2 , avec une grande diversité d'essences et des nichoirs », décrit Christine Grèzes, directrice du développement durable. Dans ce genre d'aventure, maîtres d'œuvre ou d'ouvrage doivent savoir s'entourer. Gecina s'est ainsi fait accompagner par Gondwana, et Bouygues par Naturparif et Noé Conservation. Eiffage travaille avec l'entreprise de génie écologique Dervenn, humanité et biodiversité ou la Ligue de protection des oiseaux (LPO), qui l'a par exemple aidé à « renaturaliser » (renforcement de haies, nichoirs…) ses parcs de stockage du matériel situés dans des zones importantes pour la conservation des oiseaux (Zico) ou à rénover un bâtiment niçois en y maintenant des nids de martinets. « Pour accompagner cette préoccupation balbutiante dans le bâtiment, il faut renforcer la formation des architectes, ingénieurs et paysagistes, encourager l'expérimentation et partager les bonnes pratiques », avance Antoine Cadi, conseiller du président de la LPO qui lancera à la rentrée un club d'entreprises Urbanisme, bâti et biodiversité tandis que les associations HQE et Orée lancent un groupe de travail commun sur le sujet. Pour Beaugrenelle, Gondwana a également demandé à Gecina de choisir un verre séri-graphié en façade et de placer des cabochons en caoutchouc en jointures pour lui donner du relief. Objectif : éviter aux oiseaux de percuter les surfaces vitrées, un phénomène qui serait, selon l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), plus meurtrier que les marées noires ! Et qui est souvent négligé, comme lors de la conception de l'immeuble Horizon de Jean Nouvel, à Boulogne-Billancourt, dont le dernier étage accueille un paysage intérieur composé de petits arbres. « Ces derniers ne présentent aucun intérêt en matière de biodiversité et peuvent attirer des oiseaux qui heurteraient les fenêtres. Dommage car le reste est plutôt bien conçu, avec de la végétation locale ou une partie inférieure en béton sculpté, matériau qui ménage des anfractuosités pour les insectes », commente Véronique Dham. Pour percer tous les petits secrets de la construction à biodiversité positive, tout acteur du bâtiment gagnerait à garnir sa bibliothèque de deux guides publiés par la LPO et Naturparif . Ces documents proposent de nombreuses fiches techniques s'intéressant à la pose de nichoirs, à la rénovation, aux aspects juridiques… Le guide LPO estime ainsi que le surcoût engendré par ces aménagements « ne dépasse pas 3 % et à peine 10 % pour les toitures végétalisées ». Attention toutefois à bien prévoir les coûts de maintenance et d'entretien correspondants. « Les contre-références sont souvent dues à des besoins d'entretien mal évalués », avertit Christine Grèzes, chez Bouygues Construction. l
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