Et si chacun pouvait forger sa propre culture de la biodiversité au pied de son immeuble ? Le Groupe de diffusion d'informations sur l'environnement sort un guide proposant aux associations de résidents, bailleurs ou syndics d'organiser des actions simples allant dans ce sens. Dans le résidentiel comme en entreprises, on redécouvre la fonction écologique des espaces verts, et plus généralement de la parcelle qui enserre les bâtiments. Illustration au Parc industriel de la plaine de l'Ain (Pipa), dont 122 ha sur 900 sont classés Refuge LPO depuis octobre dernier. Ce label de la Ligue de protection des oiseaux est destiné à mettre en valeur des espaces propices au dé ve lop-pement de la faune et de la flore. « Nous avions déjà abandonné l'emploi de tout produit phytosanitaire depuis 2009 et placé 11 ha en fauche tardive. Le classement en Refuge LPO nous aura coûté environ 10 000 euros en comptant les deux grands panneaux installés aux entrées principales du parc », indique Hugues de Beaupuy, directeur général du syndicat mixte du Pipa. Le guide Bâtir en favorisant la biodiversité de Naturparif préconise ainsi d'appliquer une politique zéro phyto et les principes de la gestion différenciée, mais aussi de créer des zones humides pour traiter les eaux usées par phyto-épuration ou de prévoir des jardins partagés ou des zones consacrées à l'agriculture urbaine. À Paris, un jardin partagé à destination des riverains a été créé par le maître d'ouvrage Gecina sur un des toits du centre commercial Beaugrenelle réhabilité. « Nous allons en confier la gestion à une association à qui nous demanderons de veiller à la variété des espèces plantées », précise Jessica Faule, responsable de l'opération. Autour d'un bâtiment plus classique, d'autres actions sont possibles. « Nous allons jusqu'à regarder la conception de l'éclairage, un élément important, notamment en périphérie urbaine ou en milieu rural », indique Véronique Dham, de la société de conseil Gondwana . Autres éléments parfois négligés : les revêtements extérieurs, parkings par exemple, qui doivent rester perméables à l'eau et aux espèces de sol ou encore les murs ou grillages qui ne doivent pas entraver la circulation des petits mammifères. « La LPO nous a recommandé de soulever les grillages de 10 ou 20 cm. Mais il reste beaucoup de freins psychologiques liés aux questions de sécurité. Nous le proposons tout de même pour les nouvelles implantations », explique Hugues de Beaupuy. « Il existe de nombreuses techniques de bon sens et qui ne coûtent presque rien ! », conclut Véronique Dham. l