C'est une première. Le parc de la Villette a adopté son Agenda 21, une démarche inédite pour un établissement public culturel français. L'engagement n'est pas nouveau : ces dernières années, le parc a multiplié les résolutions, comme diminuer son éclairage nocturne ou favoriser la mobilité douce. « Ces initiatives étaient nombreuses et éclatées. L'objectif de l'Agenda 21 consistait à les faire converger pour servir de façon constructive le projet de développement du parc », retrace Florence Berthout, directrice générale de l'établissement public. En résulte une liste de 42 actions concrètes à mener pour les quatre années à venir, une boîte à outils conçue autour de trois axes : l'intégration du développement durable dans le projet culturel, une stratégie immobilière et paysagère durable, et l'amélioration du bien-être au travail. L'Agenda prévoit des résidences d'artistes HQE et des prairies fleuries, mais aussi des inventaires de la biodiversité ou une salle de repos pour les collaborateurs du parc.
Côté culture, le dé veloppement durable s'intègre dans la programmation par les thèmes abordés. En ce moment, l'espace chapiteau accueille la compagnie Les Colporteurs pour son spectacle « Le bal des intouchables ». Au menu : la marginalité et la différence. Mais le parc met surtout l'accent sur la démocratisation de l'accès à la culture. « On veut, par une politique tarifaire et par la médiation, faire venir le plus grand nombre, et particulièrement les publics les plus éloignés de la culture », confie Florence Berthout. Le parc a déjà œuvré en la matière : cet été, il a invité les habitants du XIXe arrondissement à assister aux répétitions du spectacle équestre de Bartabas.
Pour suivre l'avancement des projets, deux référents ont été nommés. « Parmi les 42 actions, plusieurs ont déjà été engagées, certaines sont en cours ou sur le point de voir le jour, d'autres sont encore à l'état de projet », explique Stéphanie Bridoux, directrice de l'exploitation et de l'aménagement, chargée des projets d'économies d'énergie, de construction et d'accessibilité. Dernière réalisation en date : le verger du parc a accueilli ses premiers plants à la Sainte-Catherine. Dix-huit poiriers, pommiers, cognassiers et cerisiers bordent désormais le canal de l'Ourcq. Pas de libre accès prévu, le verger ne recevra son public qu'à l'occasion d'ateliers pédagogiques. De quoi instruire les 35 000 enfants qui visitent le parc chaque année.