Déforestation à Bahia, au Brésil / Crédits : Thomas Bauer / Earthsight
Les forêts du Cerrado sont rasées illégalement pour être transformées en champs de coton. Celui-ci est utilisé par les enseignes du groupe Inditex pour produire des jeans, rapporte l’ONG Earthsight, après un an d’investigation.
« Nous avons failli à notre responsabilité » a admis H&M le 11 avril. Le même jour une enquête de l’ONG britannique Earthsight a pointé le rôle du groupe Inditex, propriétaire de Zara, H&M, ou Berschka, dans la déforestation des forêts brésilienne du Cerrado. Les arbres sont rasés afin de cultiver du coton de façon intensive pour la production de jeans.
Après 12 mois d’investigation, l’ONG a découvert que deux gros producteurs de coton au Brésil, SLC Agricola et Grupo Horita, qui fournissent H&M et Zara ; ont surfé sur la déforestation illégale pour leur production. Un constat d’autant plus alarmant que le coton est certifié « Better Coton » (BC), un label censé garantir « des pratiques agricoles durables ».
L’association a pisté 816 000 tonnes de coton envoyées à 8 entreprises asiatiques qui ont fabriqué près de 250 millions de vêtements et articles de maison.
Alors que la déforestation a baissé en Amazonie l’an dernier, celle du Cerrado a augmenté de 43 % la même année. « Le Cerrado est sacrifié [...] pour épargner l’Amazonie », se lamente l’ONG.
L’association soulève que la déforestation dans le Cerrado soulève également d’importants problème en matière de droits humains. « Les gens qui vivent en harmonie avec le Cerrado depuis des siècles sont forcés de quitter leurs terres, empêchés de mener des activités de subsistance, soumis à la surveillance, à l’intimidation et au vol de bétail par des hommes armés, ainsi qu’à des fusillades et autres attaques violentes contre leurs dirigeants », détaille Earthsight.
L’ONG accuse Inditex d’avoir accordé une confiance aveugle à la certification BC, bien que le label ait été accusé « depuis longtemps de greenwashing, de secret et de ne pas protéger les droits de l’homme ».