Les atlas de la biodiversité communale (ABC) ont été lancés en 2010 par un appel à projets du ministère de l'Écologie à l'occasion de l'Année internationale de la biodiversité. Parmi la quinzaine de communes pionnières qui ont répondu présentes, Saint-Remy, en Haute-Saône (70), a reçu une enveloppe de 8 000 euros. Une réponse à l'initiative ambitieuse de ce village de 275 habitants qui a bénéficié de l'expérience de son maire, Christian Mettelet, ancien directeur de l'Agence pour la récupération et l'élimination des déchets (l'Anred, depuis absorbée par l'Ademe). Au total, huit jeunes de niveau bac +5 ont été recrutés en contrat aidé (CUI-CAE) ou dans le cadre du service civique sur trois ans. Pour cette mission, ils se sont référés à la méthodologie du Muséum national d'histoire naturelle. « Des binômes se sont relayés tous les six mois ou tous les ans. Ils ont réalisé les inventaires de terrain et rédigé le document. Sur certains sujets très pointus, nous avons fait appel à un bureau d'études », explique le maire de Saint-Remy, qui a joué le rôle de coordonnateur. Il a même su convaincre EDF d'éditer l'ouvrage, distribué par la Région aux communes franc-comtoises pour les sensibiliser à la démarche. La ville de Niort (79) a précédé l'appel en bouclant le cahier des charges de son inventaire de la biodiversité communale fin 2009. Dans ce cadre, elle a embauché une chargée de mission biodiversité recrutée dans le cadre d'un poste d'ingénieur territorial cadre A et pilote aussi l'éducation à l'environnement. Deux associations (Deux-Sèvres Nature environnement et le Groupe ornithologique des Deux-Sèvres) ont été dépêchées sur le terrain pour réaliser durant un an et demi les inventaires, l'analyse écologique des données et dresser les grandes lignes d'un plan d'action biodiversité mis en œuvre par la collectivité. « Nous avons travaillé en binôme puisque nous manquions de compétences naturalistes en interne », précise Marie Barribaud, chargée de mission biodiversité à Niort, qui a accompagné les associations et relayé tous les résultats de l'ABC aux services de la ville. Aujourd'hui, les partenaires techniques et financiers des ABC se sont diversifiés. La commune de Volvic (63) a obtenu au printemps 2013 une aide de 3 000 euros du Fonds de dotation pour la biodiversité et 10 000 euros de la Société des eaux de Volvic. Sébastien Heinerich, diplômé d'un BTS gestion et protection de la nature et d'une licence pro Gestion agricole et espaces naturels, a été embauché par la commune en juin 2013 dans le cadre des emplois d'avenir pour réaliser un atlas en trois ans. « Près des deux tiers de mon temps sont consacrés aux inventaires de terrain que j'ai planifiés par groupes d'espèces jusqu'en 2015. Je coordonne aussi les actions des naturalistes bénévoles et je sensibilise les écoles et les citoyens à cette opération », précise le jeune chef de projet. Pour soutenir les petites communes de son territoire, le Parc national des Pyrénées porte leurs projets d'atlas. Il consacre 33 000 euros par an à cette mission qui concerne aujourd'hui huit communes. Il réalise les inventaires dans ses cordes et confie les autres à des experts, comme le conservatoire botanique ou le conservatoire d'espaces naturels. « Le travail de restitution est crucial. Nous évoquons avec les élus leurs projets d'aménagement d'ici à quinze ans et réfléchissons ensemble à la façon d'intégrer les enjeux de la biodiversité pointés par les atlas, en identifiant des zones sensibles ou sous la forme d'une trame verte et bleue inscrite dans leur PLU », souligne Olivier Jupille, chargé de mission au Parc national des Pyrénées.