Si l’accent y est mis sur quelques mesures jugées plutôt anecdotiques comme développer des pratiques favorables aux abeilles sur 20 % du territoire, généraliser le fauchage tardif sur 12 000 km du réseau routier national et installer 5 000 gîtes à insectes et ruchers, son intérêt réside essentiellement dans le nouvel engagement affiché par la France sur les néonicotinoïdes.
Cette famille de molécules actives utilisée dans de nombreux pesticides agricoles est aujourd’hui largement mise en cause dans le déclin des abeilles. Le gouvernement affiche ainsi sa volonté d’étendre à l’ensemble des néonicotinoïdes le moratoire européen qui suspend partiellement jusqu’à fin 2015 l’usage de 3 d’entre eux (clothianidine, thiaméthoxam et imidaclopride). Dans ce but, elle prévoit la saisine de l’Anses pour identifier de nouvelles interdictions et accélérer la réévaluation scientifique par l’Agence européenne de sécurité sanitaire des aliments (AESA).
Une posture politique qui tranche avec celle qu’affichait encore récemment le gouvernement en s’opposant à un amendement à la loi sur la biodiversité adopté le 24 mars dernier à la majorité par l’Assemblé nationale pour interdire totalement les néonicotinoïdes dès 2016. « L’orientation est bonne mais depuis le Grenelle et l’échec d’Ecophyto, nous sommes échaudés par les effets d’annonce. La France doit cependant s’engager au-delà d’un plan Abeilles en soutenant une transition de sa politique agricole vers l’agroécologie », juge Gilles Lanio, président de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf).AD