176 nuits d’enregistrement et plus de 3 millions d’images de recensement d’oiseaux grâce au radar Aviscan II. Voilà l’ampleur des données collectées par le bureau d’étude Biotope pendant la campagne de terrain entre 2013 et fin 2015, sur 33 sites de la Réunion. Ce projet, baptisé Omair, dispose d’un budget d’environ 300 000 euros sur trois ans. Il a pour but de définir les aires de répartition naturelle des oiseaux marins nocturnes de l’île, afin de développer un outil d’aide à la décision pour les pouvoirs publics et les aménageurs. Et pour cause : les éclairages ou les lignes électriques menacent la survie de six espèces locales.
Biotope a donc lancé dès 2010 son projet Omair, en partenariat avec Entropie - un laboratoire d’écologie marine - et l’université de la Réunion. La nouveauté par rapport à un recensement classique ? Le radar Aviscan II, un dérivé des radars marins mis au point par le bureau d’étude depuis une dizaine d’années. « Ce radar dépasse largement les capacités d’observation humaines. Avec une image fournie toutes les 2,5 secondes, il permet de compter en continu tous les oiseaux qui passent dans un rayon de 1,5 km. Il donne donc des informations précises sur leurs flux, ce qui est capital à la Réunion car les oiseaux nichent au cœur de l’île mais sortent s’alimenter en mer », explique Mathieu Souquet, directeur Océan indien de Biotope.
Ses objectifs à long terme sont clairs : actualiser les connaissances sur l’écologie de ces espèces et obtenir une cartographie précise qui se superposera à celle des aménagements de la Réunion.Marine Bollard