« Paris et sa petite couronne sont un territoire très particulier du fait de l'urbanisation mais notre mission est de développer des actions de préservation des milieux », résume Jérôme Goellner, le directeur de la direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie d'Ile-de-France. La densité de Paris est 200 fois supérieure à la moyenne nationale, 65 fois pour la proche couronne c'est-à-dire les départements des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne et de Seine-Saint-Denis. C'est dire que la protection des milieux naturels de ces territoires est compliquée. La Miisen PPC (mission interdépartementale inter-services de l'eau et de la nature de Paris proche couronne) construit tous les trois ans un plan d'actions stratégique. Elle a publié récemment le dernier portant sur la période 2016-2018.Premier enjeu : la qualité de l'eau. « Nous constatons une amélioration notable de la qualité de la Seine et de la Marne qui affichent une bonne qualité physico-chimique selon les indicateurs de la directive-cadre sur l'eau », déclare Julie Percelay, cheffe du service Police de l'eau. Des résultats dus notamment à la mise en conformité de l'ensemble des stations d'épuration depuis 2011 et de travaux sur les déversoirs d'orage. Un bon point à relativiser par la mauvaise qualité des petits cours d'eau. Beaucoup reste à faire. « Il faut veiller à ne pas augmenter les rejets d'eaux pluviales et à réduire les pollutions chimiques des industriels et des artisans », avertit-elle. Côté microbiologique, la pollution reste importante notamment lors d'épisodes pluvieux.Aujourd'hui, les services de  l’État et les exploitants sont mobilisés pour répondre aux objectifs de reconquête de la qualité des eaux en vue de la baignade avec deux échéances : 2022 pour la Marne et 2024 pour la Seine. « A l'initiative de la préfecture de Région et de la Maire de Paris, un plan d'actions spécifique doit être publié d'ici la fin de l'année 2016. Quatre groupes de travail planchent sur la priorisation des rejets, les mauvais branchements, la gestion des eaux pluviales et l'assainissement des bateaux et autres établissements flottants », annonce Julie Percelay.Enfin, Paris et sa petite couronne présentent une particularité, celle d'abriter le seul site Natura 2000 européen en zone urbanisée au titre de la directive Oiseaux. Il rassemble les 15 parcs et forêts de la Seine-Saint-Denis soit 1 157 ha très fragmentés sur 20 communes. « Il y a beaucoup de pressions et les élus sont tentés de les grignoter », reconnaît Lucille Rambaud, cheffe du service adjointe su service nature, paysages et ressources. Très appréciés des riverains, environ 10 millions de visites par an, ces sites sont riches en biodiversité avec notamment la présence du Blongios nain. Notre objectif est d'en maintenir la superficie globale », conclut-elle prudemment.