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BIODIVERSITÉ

La Bêle Solution « uberise » l’écopastoralisme 

PUBLIÉ LE 24 JANVIER 2017
LA RÉDACTION
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Mon premier est un éleveur de moutons qui a du mal à joindre les deux bouts. Mon second est une entreprise, une collectivité ou une institution qui cherche une alternative écologique à la gourmande et bruyante tondeuse à gazon pour l’entretien de ces espaces verts. Mon troisième, un Esat (Établissement et service d’aide par le travail pour les personnes handicapées) qui a besoin de faire tourner son service espaces verts. Et mon tout vient de décrocher le coup de cœur du jury biodiversité des Prix entreprises et environnement. Je suis ? Je suis La Bêle Solution, une société créée en 2015 par Armand Harle d’Ophove, fils d’un éleveur ovin de l’Oise dont le déficit de l’exploitation se creusait chaque année un peu plus.Le principe est en vogue : mettre en relation, généralement dans un rayon de trente kilomètres, éleveurs ovins, Esat et clients. « Commercialisation, contrats, etc., nous nous occupons de tout. Vous n’avez qu’à faire votre métier ! », promet Armand Harle d’Ophove, qui voit dans cette « uberisation » de l’écopastoralisme, outre évidemment l’aspect commercial, une manière de consolider le maillage socio-économique rural. La Bêle Solution apporte en effet aux éleveurs qui s’engagent sur le résultat et doivent veiller à la santé des tondeuses sur pattes ou à l’entretien des clôtures un complément de revenu et du fourrage gratuit. Les clients profitent, à coût réduit (20 à 25 centimes HT le mètre carré en moyenne), d’un entretien écologique à consonance sociale venant enrichir leur politique RSE. « Nous allons assister à une recrudescence de demandes de la part des collectivités avec l’obligation du zéro phyto en 2018 », table l’entrepreneur agricole. Les Esat interviennent enfin pour des tontes mécaniques finales et/ou complémentaires : zones où il est impossible de parquer les moutons, finitions réalisées une fois ces derniers rentrés à la bergerie… « Au début, les Esat ne souhaitaient pas travailler avec nous. Il leur aura fallu perdre des contrats face à nos concurrents, qui ne font pas appel à eux, pour comprendre qu’ils gagneraient plus à être en amont qu’en aval du système », se souvient Armand Harle d’Ophove. La Bêle Solution germe en 2010 dans la tête du gérant et trouve sa première concrétisation en 2012 grâce à un contrat conclu avec Lyonnaise des eaux et l’agglomération de Compiègne pour une station d’épuration gérée en DSP. Aujourd’hui, l’entreprise a placé environ 3?000 moutons d’une dizaine d’éleveurs chez une douzaine de clients : de la ville de Senlis au château de Compiègne en passant par des sites de Bouygues Énergies & Services ou de Legrand. Et même au pied de tours HLM ! « Avec la SA HLM de l’Oise, nous avons procédé à un test avec quelques moutons en octobre et novembre pour voir la réaction des habitants. Ils sont rapidement devenus les mascottes de la cité, attirant jusqu’à des collégiens du quartier voisin… », se réjouit Armand Harle d’Ophove. Neuf centrales photovoltaïques au sol accueillent également des moutons de La Bêle Solution, notamment celle de Neoen à Cestas (Gironde), la plus grande de l’Hexagone. « Le groupe Neoen a été précurseur. Ses dirigeants ont vite compris l’intérêt de rémunérer les éleveurs, quand certains acceptaient de faire paître leurs bêtes gratuitement pour économiser du fourrage. C’est pour eux le moyen de permettre, à moindres frais, à des éleveurs en difficulté de maintenir leur activité », explique le chef d’entreprise.En 2016, La Bêle Solution a reversé 100?000 euros HT à onze éleveurs. Ce qui, selon les calculs de son gérant, représente pour chacun une augmentation de revenu de plus de 40 %, sans compter le gain en fourrage. Quant aux Esat partenaires, ce sont 11?000 euros HT qui leur sont revenus la même année. Le chiffre d’affaires 2016 de l’entreprise atteint 230?000 euros. Armand Harle d’Ophove cherche maintenant deux commerciaux connaissant bien le monde agricole mais aussi ceux de l’industrie et des collectivités pour trouver de nouveaux clients, notamment dans les zones où il est déjà implanté.  Pour gagner en efficacité, l’homme espère en outre développer une application mobile, mais pas avant 2018. Au programme également : un rapprochement avec les Ruchers d’ici, une jeune pousse qui aide professionnels ou particuliers à faire leur propre miel et, à plus long terme, un développement à l’international dans quatre pays : Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas et Allemagne.Fabian Tubiana
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