La biomasse aérienne de la végétation de la zone tropicale est devenue neutre en terme de stockage carbone, selon une étude publiée ce lundi 29 juillet par l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), du CEA, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et du Centre national d’études spatiales (Cnes).
« Sur la période étudiée, les stocks de carbone de la biomasse aérienne produits dans les régions tropicales sont compensés par les pertes liées à la déforestation ou au dépérissement liés à l’impact du climat, notamment du fait d’épisodes El Niño », alertent l’Inra, le CEA, le CNRS et le Cnes. Ces régions deviennent ainsi neutres, alors qu’elles étaient un puits de carbone important.
L’étude publiée ce lundi 29 juillet met en en avant la corrélation entre les variations des stocks de carbone dans la biomasse aérienne de la zone tropicale, et les variations de la concentration atmosphérique en CO2 de l’atmosphère, « confirmant le rôle central de la biomasse végétale des écosystèmes tropicaux dans le cycle du carbone à l’échelle planétaire », expliquent les chercheurs. Ainsi, les gains produits dans les régions où la forêt est un puits de carbone (centre des bassins d’Amazonie, Congo…), sont compensés par des pertes de carbone liées à la déforestation et au dépérissement lié au changement du climat.
« Les résultats de cette étude suggèrent donc que nous traversons une étape de transition, au cours de laquelle les régions tropicales ont basculé du rôle de puits de carbone vers un rôle quasi neutre qui préfigure peut-être une future phase au cours de laquelle ces mêmes régions deviendraient une source de carbone atmosphérique, accélérant ainsi le réchauffement global », concluent les chercheurs.