« Transformer un ancien pâturage en culture de palmiers à huile présente un bilan carbone neutre », indique une étude de l’EPFL et de l’Institut fédéral de recherches WSL, publiée le 20 novembre dernier dans la revue Science Advances. Ces résultats ont été obtenus grâce à des mesures faites dans des plantations de 56 ans d’âge en Colombie.
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Un bilan carbone neutre sur 56 ans
« Dans ce cadre, de larges pans de savanes de la région de Los Llanos transformées par le passé en pâturages ont été à leur tour convertis en cultures de palmiers à huile », est-il expliqué. Sur 56 ans, « le bilan total de carbone de cette culture, en incluant la végétation et les sols, est neutre par rapport au point de départ », conclut l’étude. A noter que deux cycles de culture ont été étudiés, car les palmiers sont remplacés tous les 25 à 30 ans. « C’est aussi la première fois que nous pouvons décrire les effets d’une telle production agricole sur le long terme après la conversion de pâturages sur la qualité et la fertilité des sols, en considérant non pas uniquement leur surface, mais aussi leur profondeur », se félicite Juan Carlos Quezada, doctorant au laboratoire des systèmes écologiques (Ecos) de l’EPFL.
Ce bilan carbone neutre s’explique notamment par la capture de CO2 rendue possible « grâce aux racines, aux troncs et aux feuilles des palmiers et à la végétation qui se développe autour d’eux », expliquent les chercheurs. A la fin d’un cycle, les racines et matières végétales mortes qui se décomposent nourrissent le sol et « compensent partiellement en surface les pertes initiales de carbone dans le sol, après la conversion du pâturage », est-il précisé.