Un nouveau rapport de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) définit les liens entre les pandémies et la détérioration de l’environnement. Pour l’institut , si la majorité des maladies sont d’origine animale, elles sont surtout causées par l’activité humaine.
Le dernier rapport de l’IPBES, co-écrit par 22 scientifiques, estime que « 1,7 million de virus encore non-découverts existent chez les mammifères et les oiseaux, et entre 540 000 et 840 000 d’entre eux pourraient infecter l’être humain. » 70 % des pandémies récentes (Ebola, Zika, Covid-19…) sont d’origine animale selon le rapport ; et pourtant, « blâmer la faune sauvage pour l’émergence de ces maladies est une erreur, car cette émergence est causée par les conséquences des activités humaines sur l’environnement. »
En effet, l’agriculture intensive, le commerce d’animaux sauvages, la déforestation et l’urbanisation accroissent les contacts entre faune sauvage, bétail et humains et favorise donc la circulation de pathogènes.
Des mesures à grande échelle
Le rapport fait suite à un atelier en juin 2020 et n’a pas encore été approuvé par les gouvernements membres de l’IPBES. Les auteurs préconisent la création d’un organe scientifique intergouvernemental pour prévenir la pandémie, de la mise en place de taxes sur les activités à haut risque de pandémie (comme la consommation de viande ou la production de bétail), de la valorisation des communautés locales dans les programmes de prévention, l’intégration de l’impact environnemental des grands projets territoriaux et de l’approche OneHealth, qui part du principe qu’il faut préserver la santé animale pour protéger celle des personnes. Le rapport estime par ailleurs que le coût de ces mesures serait d’entre 40 et 58 milliards de dollars par an, contre un coût de 1000 milliards de dollars par an causé par les pandémies et zoonoses émergentes.