Une récente étude menée par une équipe de chercheurs de l’IRD et du Cirad, publiée dans la revue Nature, révèle le niveau de vulnérabilité des forêts tropicales d’Afrique centrale face à l’augmentation des pressions climatiques et humaines à l’horizon 2085. Conclusion : certaines zones seraient moins vulnérables que d’autres à cause de la grande diversité de types de forêts qui possèdent différentes caractéristiques, notamment celles ayant une capacité propre à stocker du carbone.
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La modélisation de ces zones tient compte des scénarios climatiques proposées par Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et des projections démographiques des Nations Unies attendues à la fin du siècle. Les données présentées dans la cartographie permettront ainsi d’améliorer les connaissances sur ces écosystèmes, notamment sur leur composition et leur fragilité face aux risques de réchauffement climatique.
Quelles sont les zones les plus vulnérables ?
Les données montrent que certaines zones pourraient être plus sensibles aux changements globaux que d’autres. Bonaventure Sonké, botaniste à l’Université de Yaoundé 1 et co-auteur de l’étude, précise que les marges forestières du Nord et du Sud de la région, les forêts atlantiques et la plupart de celles de la République Démocratique du Congo, pays qui englobe plus de la moitié des forêts d’Afrique centrale, font partie des zones les plus fragiles.
« Le massif forestier d’Afrique centrale est loin d’être un tapis vert homogène. ette diversité s’explique par les différents types de climats (humidité, température, taux d’évapotranspiration, quantité de pluies), de sols, par l’histoire de la flore africaine mais aussi par l’ampleur des activités humaines qui perturbent les forêts depuis des millénaires, comme l’agriculture itinérante », précise Maxime Réjou-Méchain, écologue à l’IRD et co-auteur de l’étude.
Par ailleurs, ces cartographies fournissent des informations utiles pour les scientifiques sur le fonctionnement des forêts, leurs dynamiques et leur potentiel de stockage du carbone. Mais ces données permettront également de mettre en place des stratégies d’adaptation aux changement globaux.